Que de monde ce matin en arrivant à Tournon-Saint-Martin. Les adeptes des vide-greniers ont certainement trouvé leur bonheur avec tous ces exposants installés sur la place du Champ de Foire mais nous, adeptes de la rando, nous avons trouvé le nôtre sur les circuits de 11 ou 15 km balisés par Tournon-Rando. Près de 100 marcheurs se sont lancés sur ces 2 circuits et près de 50 ont profité d'une petite rando-douce de 6 km.
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L'église Saint-Martin |
L'ancienne église fut édifiée au 13ème siècle après le rapatriement du corps de Saint-Martin et à l'emplacement d'un édifice datant du 9ème siècle. Orientée vers l'Est, on y pénétrait par un clocher-porche qui s'ouvrait sur l'actuelle rue de la Mairie. La nef comportait 4 travées et mesurait 23 m de long sur 11 mètres de large et 10 m de hauteur. Le bas-côté droit, ou chapelle de la Vierge, avait été édifié en 1852, dans le style du 13ème siècle avec de grandes baies ogivées au décor soigné. Sur le côté gauche, l'autel était dédié à Sainte-Radegonde. Son originalité était son chevet fortifié : on avait imposé ce donjon lors des guerres franco-anglaises (14ème) en exhaussant le mur circulaire de l'abside à hauteur du clocher. Des fenestrelles rectangulaires furent pratiquées en partie haute pour la défense et on posa sur cette demi-tour une toiture semi-conique. La cure se situait entre le petit jardin et l'actuelle église. C'est après l'effondrement d'une partie de la voûte, aux environ de Noël 1898, que la municipalité, approuvée par la population qui redoutait une catastrophe pour leur église croulante de vétusté, décida la construction d'un nouvel édifice, de préférence à la restauration de l'ancien.
L'église fut détruite pendant l'hiver 1906/1907 : ses clochetons, lucarnes, chapiteaux, retables, sculptures furent vendus soit à des antiquaires parisiens, soit aux enchères publiques à l'Hôtel Drouot à Paris en 1909. Plusieurs pièces provenant de l'église sont en Angleterre et U.S.A.. Avant la Révolution, il existait plusieurs édifices religieux, aujourd'hui disparus, sur le territoire de Tournon : le couvent Ste Colombe de Coudon, les prieurés St Michel de Fonterland, et Notre Dame de Bécheron, les chapelles du Chiron, de l'Audetterie et de Notre Dame près du Suin.
La nouvelle église a été construite de 1902 à 1904. L'architecte fut Camille Damon qui succéda à Camille Lestang décédé, l'entrepreneur étant Paul Renault du Blanc. C'est un édifice roman de pastiche, de type basilical, à trois nefs et à chevet circulaire, construit en pierre de taille de Lavoux et de Chatellerault. L'église qui mesure 42 m de long sur 19 m de large est recouverte en tuiles d'Angers et possède 5 travées précédées d'un narthex. Huit piliers cruciformes soutenant les voûtes reposent sur des doubleaux en plein cintre. Le chœur voûté en cul de four abrite le maître-autel qui montre un bas-relief en pierre de Château-Gaillard, signé du sculpteur Aimé Octobre, grand prix de Rome, représentant la "mise au tombeau de St Martin" surmonté de la statue du "Christ apaisant la tempête". Extérieurement, le chevet et la tour-clocher coiffée d'une flèche pyramidale en pierre, cantonnée de clochetons, méritent l'attention. L'église possède des reliques de St Martin, de Ste Radegonde et de la Ste Croix. On peut aussi y voir un grand tableau, donné sous Louis Philippe, représentant "Marie au pied de la Croix" et un petit tableau évoquant "une mater dolorosa", un bas-relief sculpté par les Frères Graissiers de Preuilly de style gothique flamboyant. Les 15 vitraux posés entre 1920 et 1922 sont signés Etienne Lobin. Une verrière signée Louis Balmet fut posée en 1925.
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Le château de Soudun (sur la commune de Néons-sur-Creuse) |
Etabli sur une éminence dominant la vallée de la Creuse, dans une zone frontalière entre Touraine, Berry et Poitou, il est mentionné dès l'an 1000 sous le nom d'Uxellodunium ou Issoudun-sur-Creuse. L'étymologie est identique à celle du nom de la ville d'Issoudun : d'origine celtique, le nom désigne un lieu élevé. Disputé pendant la guerre de Cent Ans, le Soudun est occupé par les troupes du prince noir dans les année 1360. Il a été le siège d'une seigneurie relevant de la baronnie d'Angles-sur-l'Anglin. Cette seigneurie a appartenu au XVème siècle à la famille de Cenis.
Inhabité pendant trois siècles, réduit à l'état de ruine au XIXème siècle, il est devenu une simple exploitation agricole tandis que le château est surnommé la "Tour du diable" par la population locale. Le Soudun est racheté en 1844 par la famille de Louis-Henri Moranvillé (1863-1946), archiviste paléographe et bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, qui en hérite en 1911. Ce dernier entreprend de le rebâtir entièrement en suivant une démarche de réinvention archéologique voisine de celle de Viollet-le-Duc. Les travaux se poursuivent jusque vers 1925 et aboutissent à la restitution ou à la reconstruction du donjon, en utilisant notamment des morceaux d'architecture provenant d'autres demeures disparues, en particulier une porte piétonne de style flamboyant provenant du château de Prinçais.
Le château du Soudun est passé par le mariage d'Anne Moranvillé, la fille de Louis-Henri Moranvillé, avec le onzième duc de Clermont-Tonnerre, dans cette famille de la vieille aristocratie française. Aux abords du château, se trouve une chapelle romane voûtée en berceau, restaurée par Moranvillé, dont la toiture est en tuile rondes : c'est parmi les bâtiments traditionnels de la région, l'exemple le plus septentrional de ce mode de couverture. Les bâtiments de la ferme voisine datent du début( du XXème siècle. Il a été transformé en hôtel en 2004. Le haut donjon circulaire, dominant la vallée de la Creuse, est visible à des kilomètres à la ronde, notamment depuis le pont de Lurais.
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L'église de Lurais |
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Le ravitaillement au château de Lurais |

Le castellum Ludriacum est mentionné à partir du Xème siècle : en 913, il appartenait en fief à Bertrade, mère de Frottier, qui fut évêque de Poitiers de 925 à 936. Ce dernier, ayant hérité des biens maternels, en fit don en 936 à l'abbaye St Cyprien de Poitiers. Un prieuré est construit vers le XIème siècle sur l'emplacement de l'église oratoire et comprenait, outre le château et l'église, le moulin de Lurais sur la Creuse, la métairie de la Grange Neuve et 25 hectares de terre. En 1217, il relevait féodalement d'Angles : "...in villa quae locatur Ludriacus farineriis super fluviam Crosam..." (traduction latin/français : dans le village de Ludriacus, situé près des moulins à farine sur la rivière Crosa).
Au XVème siècle, le prieuré est fortifié par Antoine de Champropin (abbé de Fontgombault) et devient le château de Lurais, forteresse à 3 étages. On peut y admirer un double cloître superposé et une belle salle capitulaire. On remarque aussi la robustesse des tours et des murs de défense. Il fut affermé dès 1644 (Pierre Rideau). Le 8 octobre 1791, il sera vendu comme bien national à Etienne Mériot, curé de Lurais, qui le revendit en 1798. Le château est aujourd'hui divisé en 2 parties dont une appartient à la commune : elle l'avait achetée en 1850, en vendant ses communaux, pour en faire une école et un presbytère. Sur la place, l'ancien cimetière sera transféré en 1836, on y planta des tilleuls en 1848 et 4 marronniers en 1953. Une vierge du XVIIIème s'y élève. Il faut 6 marches pour descendre dans l'église suite à l'accumulation des inhumations du cimetière attenant.
Il fallut 12 ans pour construire la route de Lurais à Néons, le long de la Creuse, de 1870 à 1882. Le maire de Néons, Le Tellier de la Fosse, tenta d'empêcher par tous les moyens sa construction jusqu'à ce qu'il perde son procès contre le département et la commune de Lurais.
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Une autre pause au village de Mallet |
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Nous retrouvons les 50 participants à la rando-douce |
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