mercredi 3 décembre 2025

Une journée à Sacierges-Saint-Martin

Vous avez découvert le plus ancien village de la région naturelle du Boischaut Sud, au sein du parc naturel régional de la Brenne : Sacierges-Saint-Martin, fondé par les romains qui y avaient établi un camp nommé "Caput Servium" aux abords de la voie reliant Argentomagus à Bordeaux. C'était grâce à la présence des sources, encore exploitées de nos jours par le syndicat des eaux de la vallée de l'Abloux, que les romains avaient choisi cet endroit. Ce fut ensuite une abbaye bénédictine, transférée par la suite à Saint-Benoit-du-Sault, un village plus facile à défendre.

Les étymologistes du XIXème siècle affirmaient que Sacierges provenait d'une forme latine capsus servius que l'on pourrait traduite par "parc cervier, parc aux cerfs". Cette thèse, qui paraît peu sophistiquée, se basait sur le nom que porte l'endroit sur un texte daté de 1146, Capite Cervico. On pourrait lui opposer qu'il existe un autre manuscrit du IXème siècle dans lequel on parle de Capcergensis regio, qui semble avoir une toute autre origine. La première syllabe, en particulier, semble renvoyer au latin caput (= tête, extrémité). Les noms postérieurs de la localité se référeront ensuite à l'une ou l'autre forme : Capcergia (1154), Capite Cervi (1264), Chassergiis (1648). 


Un moine de Fleury (Saint-Benoit-sur-Loire) rapporte que dans les premiers temps de la féodalité, un seigneur de Sacierges, ayant guéri à Saint-Benoit-du-Sault, légua ses biens à ses représentants sur la terre et les moines de Saint-Benoit devinrent propriétaires du château de Sacierges où ils fondèrent un prieuré qui fut bientôt, par suite de guerres, détruit pour se reformer plus tard à Saint-Benoit-du-Sault. L'église Saint-Martin, dépendant toutefois du prieuré de Saint-Benoit-du-Sault, est d'origine romane (XIIème - XVème - XVIIIème siècles). Elle présente une nef voûtée en ogives, une tour-clocher carrée du XVème siècle, placée à l'avant et percée de baies romanes. Les chapelles du transept furent édifiées en 1779 et 1789 par la libéralité des habitants. L'église Saint-Martin n'a pas retrouvé ses vitraux emportés par un orage le 4 décembre 1876 et remplacés par du verre blanc.A proximité de l'église, on observe un château du XVIIIème siècle construit sur les ruines d'un édifice du XVème siècle. Une tour de ce fort existait en 1617. (Mairie de Sacierges)






L'Abloux, rivière connue actuellement pour la pêche à la truite, était autrefois la frontière entre le pays d'Oc et le pays d'Oil. On comprend pourquoi cette commune chevauche à la fois la Brenne et la Marche. L'activité principale y est l'agriculture, essentiellement basée sur l'élevage extensif, mais Sacierges a aussi connu sa révolution industrielle au XXème siècle grâce à l'exploitation des mines de fer et manganèse au hameau de Chéniers.
















Drôle de bestiole avec son œil en coin !


La pause pique-nique

















ça commence à s'égailler dans les prés, et ce n'est que le début....



Bambou est très inquiet : où est la sortie ?


Quelle chance : un petit passage avant d'attaquer la forêt



La forêt de Saint-Benoit est une ancienne propriété des moines. Tout proche, l'important village de Chéniers, où a été découvert une enceinte préhistorique, s'est développé par la présence de minerai de fer et de baryte.









Le terrain était encore bien gras aujourd'hui





Et voilà comment on boucle une rando de près de 25 km entre les chemins, les routes, les prés, les forêts... sans la pluie.

7 commentaires:

  1. Exactement Bibiche ! Voilà comment profiter du beau temps qui cette semaine là ne s est montré que le mercredi 👍 Sacierges est une commune qui présente de très beaux chemins. On a tous bien apprécié je crois

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    1. Je trouve que la météo favorise davantage le département de l'Indre ! je ne sais pas pourquoi mais je n'ai pas eu cette chance la dernière fois et je crois que ça ne se présente pas vraiment bien pour la prochaine !

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  2. Journée bien sympathique à Sacierges St Martin. La campagne mi-berrichonne mi-marchoise gagne à être connue. Pour digérer leur soupe, sandwichs et chocolat de Noël, l'après-midi, les Escarp'haimsois.es sont partis la "truffe au vent" chercher leur chemin dans les pâtures, sur la chaussée entre les étangs et en sous-bois... Un vrai troupeau de bestioles colorées ! Ce crochet à permis à notre photologue d'immortaliser les champignons planqués ci et là dans les feuilles mortes

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    1. On a tout essayé pour trouver la sortie : c'était un vrai jeu de piste mais dès qu'on voit le clocher de l'église, nous sommes rassurés. A quand la prochaine aventure ?

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  3. Ah ah ! Des que possible 🤣 on a ramené toutes nos ouailles au bercail. C est le principal

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  4. Bambou est très inquiet : où est la sortie ?

    Oui très inquiet, pour ne pas dire tétanisé par la peur à l’idée de devoir traverser cette lande hostile et sans doute peuplée de créatures maléfiques. J’ai bien fait de prendre mon bâton !
    Car ce qui était au départ annoncé comme une promenade bucolique au coeur du Boischaut s’est transformé, sur le tard, en marche forcée de type commando. Disparus les chemins ouverts et les petits sentiers, il nous a fallu tailler notre chemin à coup de machette, franchir fossés, clôtures et barbelés, le tout en évitant l’encornage d’autochtones quadrupèdes qu’on appelle ici des vaches limousines . En fait, on aurait du garder Médor le chien beauceron qui nous a accompagné une partie de la matinée !. Et pour finir, nous dûmes traverser au jugé la forêt de Saint Benoît, lequel a du regretter de s’être fait ermite vu le boucan que l’on y faisait...
    Après 25 km de marche environ, fatigués, écorchés par les ronces, assoiffés, nous voilà, enfin arrivés au charmant village de Sacièrgues, le seul jour de la semaine où le café (dénommé "centre d’apéro-thérapie") est fermé. Bravo pour le timing !
    Bon, on n’en voudra pas trop à Jeanine qui avait convoqué le beau temps, une fois n’est pas coutume, ainsi que la bonne humeur ce qui, à Escarp'Haims, ne fait jamais défaut. C’était une belle bien rando et le petit peuple de la forêt en parle encore au fin fond des bois.

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    1. Bambou, je me dépêche de valider ton commentaire car je ne voudrais pas voir ton inquiétude grandir et que tu recommences ta rédaction sur cette belle journée brennouse. C'est très bien résumé, merci.

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