mercredi 5 avril 2023

En pays gencéen....

Aujourd'hui, le stagiaire avait deux missions : la rando à St-Maurice-la-Clouère et les photos. Merci à lui pour avoir signé le contrat. Limitrophe de Gençay, St Maurice est une cité d'environ 1200 habitants. Elle abrite des monuments remarquables, une belle église romane du XIème siècle et le château de Galmoisin. Celui-ci est inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis 1989 et l'on peut découvrir, de la rue, la belle grille d'entrée en fer forgé. La visite est possible en extérieur (terrasses, écuries, buanderie, four à pain, chapelle...) et intérieur (salle à manger, salon oriental, billard...). A noter aussi le château de l'Audonnière, origine XVème et construction actuellement visible du XVIIIème. Promenade possible dans le parc traversé par un canal alimenté par la rivière Clouère et planté d'arbres aux essences rares. A signaler encore : le petit patrimoine, l'espace Allard, maison bourgeoise reconvertie en bibliothèque et galerie d'exposition. Enfin, les Jardins des Cosses, zone naturelle humide joliment réhabilitée (parcours avec panneaux explicatifs, cheminements, ponts) : à voir, les oiseaux, amphibiens, insectes, moules d'eau douce et une flore étonnante.



Le château de Galmoisin

Un bois de chênes, un rebord de vallée et une courbe de la Clouère dessinent le cadre de ce verdoyant domaine mentionné dès 1435. Le fief, qui relevait de la viguerie puis de la vicomté de Gençay, s'identifie au XVIIe siècle à une famille du cru habile à saisir les opportunités d'ascension sociale offertes par la capitale provinciale. Son ralliement à la Ligue vaut à René Coulard, issu d'un simple procureur fiscal, de devenir secrétaire du gouverneur et bourgeois du corps de ville. Fauché par la peste en 1628, il transmet son titre seigneurial du Soucy, sa place de bourgeois et sa charge d'élu (office de finance) à son fils Jean qui est porté à la mairie de Poitiers en 1649 et anoblit définitivement les siens grâce à sa fonction échevinale. Jean fait figure de constructeur, bien que son fils Philippe, né en 1638, conseiller au présidial, soit le premier à porter le titre de Galmoisin. La lignée se maintient jusqu'au XIXe siècle, Charles traversant sans encombre la tourmente révolutionnaire en se faisant appeler citoyen Coulard.
Une grille en fer forgé, soutenue par de fiers piliers, donne accès à une cour d'honneur meublée d'un puits orné d'un bel ouvrage de ferronnerie et délimitée par deux longs corps de communs recouverts de tuiles creuses. L'aile nord, détachée du logis comme son vis-à-vis, est percée d'arcades en plein cintre. L'aile sud, rythmée de lucarnes passantes dont les frontons à volutes dénotent le style Louis XIII, s'appuie à une chapelle qui a reçu une décoration en stuc d'inspiration classique: l'autel-tombeau est adossé à un grand retable dont les pilastres corinthiens, cannelés et rudentés, portent un entablement cintré, paré de deux pots-à-feu. Le corps principal, coiffé d'un toit à croupes, s'ordonne de part et d'autre d'une travée axiale qui paraît décentrée depuis le remplacement de l'extrémité sud par un bâtiment aligné mais plus bas, médiocre réplique du siècle dernier. L'élévation, empreinte de sobriété, est soulignée d'un bandeau horizontal et rehaussée par un décor de bonne facture: les baies sont reliées par des tables en pierre de taille et le motif du fronton à ailerons brisé par un édicule est décliné sur les lucarnes que dédouble un meneau. La porte, surmontée d'une demi-croisée et d'une étroite lucarne à fronton droit, bénéficie d'un traitement privilégié: pilastres toscans, entablement à métopes de marbre rose et triglyphes, fronton d'un bel effet plastique. Le salon, ouvert sur les deux façades, affiche un décor raffiné. Une chambre a conservé une alcôve ainsi qu'une cheminée XVIIIe siècle. Le compartimentage de l'espace intérieur permet la spécialisation des pièces: un billard trône dans la salle du même nom. Cette demeure champêtre, dont les parties les plus anciennes remontent au deuxième tiers du XVIIe siècle, se hisse par ses qualités formelles, sa composition d'ensemble et sa fonction, au rang de gentilhommière. Les accents vernaculaires de l'architecture sont ennoblis par l'authenticité des références stylistiques. Éléments protégés MH : les façades et les toitures des bâtiments constituant la cour d'honneur: le corps de logis (sauf rajout du XIXe siècle), les deux ailes des communs, la chapelle avec le retable; la clôture avec ses grilles et ses piliers d'entrée; le puits avec sa ferronnerie : inscription par arrêté du 13 novembre 1989 (données issues du site Manoir et Châteaux).






















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