dimanche 12 mai 2024

Un grand week-end CORREZIEN....

Une aubaine ce mercredi 8 Mai, accolé au jeudi de l'Ascension, le petit pont du vendredi pour sauter jusqu'au week-end, c'est parti pour 5 jours de randonnées autour du Domaine du Lac de SOURSAC. L'organisation est rôdée : les randos journalières, les menus, la location des minibus, les hébergements, et même le beau temps qui nous a laissé douter jusqu'au dernier moment. 

Mercredi 8 MAI : départ à 7 h 00 de La Nocelière, à peine 3 heures de route pour commencer notre première rando à LAPLEAU, mais avant, c'est la pause-café en arrivant au village...


LAPLEAU, de l'occitan La Pléu, non loin des gorges de la Dordogne, s'étend le long d'une rue principale où l'on y retrouve un patrimoine historique riche et conservé (église, châteaux...). Délimité par la Luzège, un affluent de la Dordogne, Lapleau est situé au sein d'une nature quasi intacte. A quelques kilomètres, on peut apercevoir le Viaduc des Rochers Noirs (ou de Roche-Taillade), qui relie la commune à Soursac. Quelques sentiers de randonnées nous permettent de magnifiques balades et d'apercevoir le splendide panorama sur la vallée de la Luzège.

Château Rouby

Château Rouby : datant du XVIIème siècle, il voit sa toiture en lauzes être classée Monument Historique le 7 Février 1975 ainsi que sa façade. Il n'est pas visitable (propriété privée).

La gentilhommière

La Gentilhommière : ancienne maison d'habitation des Badets de Burg au XVIème siècle, flanquée d'une tour à bretèche et d'une échauguette, elle est le siège de la Communauté de Communes de Ventadour-Egletons-Ménédières.












Nous longeons la Luzège






Le viaduc des Rochers Noirs (de près)
Le viaduc des Rochers Noirs : un monument authentique et rare de grande valeur, peu modifié depuis sa construction :
1911-1913 : la construction du pont commença par le creusement des galeries d'amarrage dans les massifs rocheux granitiques et celui du tunnel côté Soursac. Les piles maçonnées furent ensuite fondées sur la roche granitique. Quant la hauteur de celle-ci atteignit la hauteur du futur tablier, on mit en place le "télécharge" (système Arnodin pour le montage des ponts) qui facilite l'approvisionnement du chantier sur les deux rives. Après la pose des chariots de dilatation au sommet des piles de 45 m de haut, commença la phase du levage des câbles des deux fermes de suspension. Les deux câbles Ordish rejoignent les deux têtes de piles et sont utilisés pour le déplacement d'un chariot qui transporte des éléments sur toute la largeur de la travée. Une fois les deux parties centrales des fermes de suspension posées et réglées, on commença le lancement du tablier. On fixa chaque pièce du pont et les entretoises à ses suspensions en partant du centre puis on y posa les poutres de rive, les longerons, les croisillons et les platelages. 
1927 : afin de faciliter l'entretien de l'ouvrage, une nacelle d'inspection est mise en oeuvre. Pour cela, le chemin de roulement de la nacelle est installé dans l'épaisseur des pièces du pont, fixé à celles-ci et aux poutres de rive.
1960 : fermeture de la ligne de tramway, ouverture de la circulation automobile. La ligne du Transcorrézien sera fermée en 1960 compte-tenu du déficit économique qu'elle subit face à la concurrence du trafic routier. Les rails des voies ferrées sont démontées cette même année. Le viaduc est aménagé en pont routier et des chasse-roues de guidage ainsi qu'un revêtement en enrobé lui sont rapportés.
1977-1983 : dégradation du pont et premières expertises. A partir de 1977, l'état du viaduc préoccupe la Direction Départementale de l'Equipement de la Corrèze qui commande une première inspection détaillée menée par le C.E.T.E. de Lyon et de Bordeaux. Cette première inspection conclut que le pont est en bon état général et peu sollicité par le trafic. 
1983 : remplacement des câbles U3 aval pour analyse. En 1983, l'entreprise Arnodin prélève 2 câbles U3 sur la suspension pour analyse. L'étude des câbles déposés a montré que toutes les ruptures se situaient dans la deuxième couche de fils et que toutes les couches étaient très corrodées. Sur 3 m, on compte 12 fils rompus. Le phénomène de rupture fissurante sous tension est diagnostiqué, conséquence de la composition chimique défectueuse du câble. Les câbles U3 aval sont remplacés. 
1985 : les inspections réalisées depuis 1977 et la dernière auscultation électromagnétique des câbles de 1983 corroborées par les tests destructifs de 1983 mènent à la décision de travaux d'urgence sur le viaduc. Les câbles de retenue sont remplacés y compris les culots et leurs étriers hauts et bas. Les câbles d'amarrage au nombre de 4 sont remplacés par 8 tirants d'amarrage. Les coussinets déviateurs sont remplacés et des travaux sur les maçonneries sont faits.
1992-2000 : la fermeture du viaduc à la circulation automobile est déclarée en 1992. Afin de prévenir la destruction de l'ouvrage, celui-ci est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1995. En 1999, le Conseil Général de la Corrèze commande à Bertrand Lemoine un mémoire sur le viaduc des Rochers Noirs en vue de son classement. La demande de classement au titre des Monuments Historiques est effective en décembre 2000. 
2005 : constat de péril et fermeture de l'ouvrage. Dans le cadre d'une étude préalable à la sauvegarde et la mise en valeur de l'ouvrage à partir de 2005, le bureau d'études Artcad fait réaliser des essais sur les barres filetées pour ancrage des câbles. Les essais et mesures effectués imposent la fermeture de l'ouvrage qui sera actée par arrêté municipal en Juillet 2005.  

Un des derniers exemples du système Gisclard
Dans son mémoire commandité par le Conseil Général de Corrèze "Le viaduc des Rochers Noirs - un pont Gisclard modèle", édité en 1999, et qui participa au classement de l'ouvrage en décembre 2000, Bertrand Lemoine écrit : "des 41 ponts Gisclard construits dans le monde, seuls 5 subsistent en France avec certitude ; le pont de la Cassagne, le viaduc des Rochers-Noirs, le pont du Bourret, le pont de Lézardrieux et le pont de Vitry. Deux sont aujourd'hui classés Monuments Historiques : le pont de la Cassagne et le pont du Bourret. Si le premier est d'un intérêt équivalent au viaduc des Rochers-Noirs par ses dimensions, sa technicité et son caractère architectural et paysagé, le second est assurément d'un intérêt bien moindre". Il ajoute : "le viaduc des Rochers-Noirs présente l'intérêt d'être conservé dans un état quasiment intact depuis sa construction. La suspension est celle d'origine, à l'exception des câbles de retenue et de deux haubans qui ont été remplacés pour être soumis à des essais lors de l'expertise du pont réalisée il y a quelques années. Le tablier d'origine en acier est encore intégralement en place et n'a pas été modifié. Lors de la désaffection de la ligne ferroviaire en 1960, les rails ont été déposés et une dalle de roulement en béton a été coulée. Cette dalle a été enlevée en 1998 pour rendre au pont son état d'origine. Il est néanmoins certain qu'il faut remplacer à l'identique la suspension d'origine et remettre l'ensemble en peinture". Les autres ponts encore existants et d'une échelle comparable ne présentent, en effet, pas la même authenticité.

Valeur patrimoniale et parti d'intervention générale
Les qualités intrinsèques du viaduc des Rochers-Noirs ayant justifié son classement au titre des Monuments Historiques peuvent être résumées ainsi :
- Rareté et authenticité de la forme : le viaduc des Rochers-Noirs demeure l'un des seuls exemples de pont Gisclard encore conservé aujourd'hui. Sa rareté au sein d'un corpus certes conséquent au sein du XXème siècle mais désormais très lacunaire, en fait, par conséquent, un ouvrage particulièrement important à conserver, à protéger et à mettre en valeur. 
- Valeur mémorielle : le viaduc des Rochers-Noirs revêt un intérêt mémoriel. Il demeure la mémoire du passage du Transcorrézien et, plus largement, du développement du réseau ferré à l'échelle locale en France.
- Originalité et qualité du dessin : le dessin du système Gisclard est élégant et technique. La légèreté des câbles par rapport à la massivité des piles ancrées dans la roche granitique est spectaculaire. On peut également souligner l'homogénéité du tablier (charpente, platelage, garde-corps) entièrement fait de métal. 
 - Recherche d'amélioration technique : le système Gisclard, depuis les premières passerelles militaires n'a cessé d'être perfectionné, notamment après l'acquisition de la licence d'exploitation par Ferdinand Arnodin en 1900. Le viaduc des Rochers-Noirs est caractérisé par sa grande authenticité de matière et de forme. Ce pont de plus de 100 ans a connu très peu de modifications et de remplacements qui furent limités au strict nécessaire. Mais l'état de dégradation avancé du pont a conduit à son abandon actuel et sa réhabilitation ne pourra se faire sans remplacements. La réhabilitation du viaduc des Rochers-Noirs veille au respect des critères suivants :
 - Respect de l'authenticité de la forme et de la matière : la restauration en conservation est privilégiée pour une préservation maximale de la matière ancienne. Un arbitrage est réalisé pour chaque élément en tenant compte des études historiques, mais aussi de l'état structurel et sanitaire des matériaux pour déterminer si la conservation en est possible. Dans le cas inverse, une substitution à l'identique des éléments de valeur sera envisagée. 
- Innovation : quand les techniques traditionnelles se révèlent inadéquates, l'introduction de techniques d'aujourd'hui ou d'innovations, éventuellement réversibles est envisagée pour garantir le renforcement de la structure. L'idée étant de ne pas rétrograder le pont et ainsi, de rester ouvert aux technologies actuelles.
- Usages et fonctions : afin de faire revivre ce patrimoine et de permettre son accessibilité à tous, il sera recherché un équilibre et un diagnostic formel entre usage et conservation patrimoniale.

Un ouvrage d'art innovant
- Initiative d'un réseau local au sein du réseau national : la révolution industrielle au milieu du XIXème siècle est le théâtre d'une émulation industrielle où innovations techniques et développement de nouveaux matériaux de construction foisonnent. Aux premières voies ferrées destinées au transport du charbon s'adjoignent très rapidement des lignes de voyageurs et le réseau ferré national se développe rapidement sous l'impulsion de 6 grandes compagnies privées qui acquièrent le monopole de l'instigation et de la gestion des lignes. Ces grandes compagnies ne s'intéressent pas aux chemin de fer régionaux à cause de leur faible rentabilité. Afin d'innerver le reste du territoire, et faire face à la crise économique, l'Etat réglemente et oriente le développement du réseau. L'entrée en vigueur du Plan Freyssinet le 17 juillet 1879 donna une impulsion à la création de lignes dites secondaires et il est alors prévu de doter la Corrèze d'un réseau secondaire d'intérêt général : "Paris-Orléans-Corrèze" dit "P.O.C.". Cependant, le trajet de ce réseau ne prévoit pas de desservir les importantes zones de peuplement et bourgs, situés entre le Plateau de Millevaches et la vallée de la Dordogne (La Roche-Canillac, Lapleau, Saint-Privat, Neuvic, etc...). Dans ce contexte, le Conseil Général opte pour la création d'un réseau de tramways en Corrèze (déclaration d'utilité publique le 30 janvier 1897). Plusieurs projets se succèdent de 1903 à 1907 : ligne de La Rivière-de-Mansac à Juillac, ligne d'Aubazine à Beaulieu-sur-Dordogne, ligne de Tulle à Ussel avec embranchement vers La Roche-Canillac). Le viaduc des Rochers-Noirs constitue le point fort de la ligne Tulle-Ussel destinée essentiellement à stimuler l'activité forestière et l'élevage dans les communes desservies. Reliant les communes de Lapleau à Soursac, le viaduc surplombe les gorges de la Luzège dont la grande profondeur -250 m de dénivelé- et la configuration du terrain constituent des obstacles majeurs à l'installation d'un pont métallique ordinaire. 

Ponts suspendus : l'état de la connaissance au début du XXème siècle
- Les ponts de 1ère génération : on peut situer le début des ponts suspendus modernes au début de la révolution industrielle (utilisation d'un tablier horizontal suspendu à des chaînes ou un câble porteur parabolique, de matériaux métalliques produits par l'industrie et de calculs de dimensionnement pour justifier les sections retenues). Ces ouvrages utilisaient comme élément porteur des chaînes de "fer" assez rapidement remplacées par des câbles de fil de fer. Ils ont très vite atteint des portées d'une centaine de mètres permettant de supprimer ou réduire les appuis en rivière dont les fondations étaient très difficiles à réaliser à cette époque. De nombreux ouvrages suspendus ont été construits en France à partir du début du XIXème siècle avec plus ou moins de succès. Une analyse de ce nouveau type d'ouvrage a été demandée à Navier en 1821. Après 2 voyages en Angleterre, où il a en particulier rencontré Telford, Navier rédige les conclusions de ses travaux sous forme d'un mémoire qui s'est immédiatement imposé comme un document fondamental concernant la conception et le calcul des ponts suspendus. Dans son mémoire, Navier "démontra" le manque de sécurité des ponts à haubans et la supériorité des ponts suspendus qui furent donc privilégiés pour tous les ouvrages d'art du milieu du XIXème siècle, Les recherches de Mars Seguin publiées en 1827 démontrent la résistance accrue par écrouissage des aciers tréfilés et permettent le passage des ponts suspendus à chaîne aux ponts à câbles de fil de fer. La circulaire du 5 Août 1832 permet un essor des ponts suspendus. Environ 400 ponts ont été construits avec le système Seguin.
- Les ponts de 2ème génération : les recherches de l'américain Roebling furent à la base du renouveau des ponts français. Celui-ci partit du constat que la souplesse inhérente au principe des ponts suspendus pose des problèmes de maîtrise des déformations lors du passage des charges élevées des trains. Pour permettre le franchissement des 250 m au-dessus de la vallée du Niagara en 1855, Roebling a donc utilisé des poutres de rigidité latérale en bois de 6 m de haut et des câbles inclinés près des pylônes. Par l'utilisation d'haubanages, il mettait au point un premier système de suspension mixte. Ferdinand Joseph Arnodin (1845-1924) prolongea ces découvertes et participa largement à la conception et à la construction des ponts français de la 2ème génération à partir de la fin du XIXème siècle. Il intervient à titre de constructeur ou concepteur sur plus de 20 ponts à câbles, dont certains à suspension mixte où la partie située près des pylônes est haubanée alors que la partie centrale est suspendue (pont transbordeur de Rouen 1899). Il est à l'origine de nombreuses innovations comme les câbles à torsion alternative et la poutre en croix de St André à membrure supérieure et diagonales en câbles qui portent son nom. 

Le viaduc des Rochers Noirs (de loin)

L'invention du système Gisclard
Albert Gisclard est né à Nîmes en 1844. Polytechnicien à 20 ans, il s'engage dans le Génie Militaire où il étudie et conçoit de nombreux types de ponts pour remplacer de manière rapide et efficace ceux détruits lors de conflits. A partir de 1897, il poursuit ses recherches dans le privé, et 3 ans plus tard, il dépose un brevet de pont suspendu permettant le passage de charges beaucoup plus lourdes que sur les ponts suspendus traditionnels inventés et construits par Marc Seguin. puis améliorés par Ferdinand Arnodin. "Les câbles y sont disposés d'une façon bien particulière et plus complexe ; des pièces de fonderie sont placées à leurs extrémités et à leurs intersections, pour former un système indéformable de triangles et de polygones qui peuvent être calculés à partir des règles de la statique et qui confèrent à l'ensemble la grande rigidité qui faisait défaut aux ponts suspendus de moyenne et de grande portée". Pour tester la faisabilité et l'efficacité du système, il donne la licence de construction exclusive à l'entreprise Arnodin de Châteauneuf-sur-Loire. Gaston Leinekugel-Le-Cocq supervise l'édification des premiers ponts Gisclard : 4 ponts de moyenne portée dans le Haut Ogooué au Congo, de 1902 à 1907, et une passerelle en Nouvelle Calédonie, la passerelle Marguerite sur la Foa.

Adoption du système Gisclard pour le pont sur la Luzège
La configuration du terrain, les courbes à respecter côté Lapleau, le tunnel côté Soursac (sur la rive gauche) et la profondeur du ravin incitent la Compagnie des Tramways de la Corrèze à écarter la possibilité d'un pont métallique ordinaire en raison du coût financier. La solution d'un pont suspendu est retenue et une étude comparative entre plusieurs systèmes est réalisée. Dans un premier temps, on étudie la solution d'un pont suspendu ordinaire (2ème génération) à câbles paraboliques, muni de haubans et poutres de rigidité. Deux projets de ce système sont envisagés :
- 1er projet : il comprenait une travée centrale de 110 m d'axe en axe des piles en maçonnerie, côté Soursac, une arche en maçonnerie de 9 m d'ouverture et côté Lapleau, 4 arches semblables de même ouverture (cette option fut écartée en raison de la trop grande quantité de maçonnerie à mettre en oeuvre).
- 2ème projet : il visait à réduire de manière appréciable les maçonneries des piles et des culées à exécuter dans le premier projet. On envisagea un pont suspendu sur câbles paraboliques, de 140 m de portée d'axe en axe des piles avec, côté rive gauche une pile formant culée et côté rive droite, une arche en maçonnerie de 10 m d'ouverture pour le raccordement de la pile et culée. Dans cette option, l'auteur avait envisagé la coexistence, dans les éléments de suspension au voisinage des piles, des haubans de rigidité et des tiges de suspension. Ce système binaire, où une même partie du tablier était portée par deux types de suspension, avait été utilisé seulement en Amérique et présentait des vices de construction (cette option fut écartée en raison des vices de construction qu'elle présentait). 
Ces études préliminaires furent faites dans le courant de l'année 1909, au moment où le pont suspendu de La Cassagne (pont Gisclard) venait d'être terminé et donnait, lors de ses épreuves, des résultats intéressants, concordant avec la théorie rigoureuse du système de pont isostatique. Les avantages techniques (du point de vue de la sécurité, de l'amovibilité de ses éléments) et économiques de ce nouveau type de ponts ainsi reconnus, on adopta le système Gisclard pour la traversée de la Luzège.

La passerelle himalayenne


La passerelle himalayenne : réalisée par le Syndicat Mixte des Itinéraires du Transcorrézien et du P.O.C. en association avec les communes de Lapleau et de Soursac. Cette passerelle permet de relier de nouveau les sentiers de randonnée entre Tulle et Ussel soit 114 km et de redécouvrir ce site magnifique d'une toute autre manière. Cet ouvrage, novateur pour le département, offre de nouveaux points de vue sur le viaduc des Rochers-Noirs. Pour la construction de cet ouvrage, le Syndicat Mixte a fait appel à des entreprises spécialisées telles que MBTM pour la phase de génie civil et PRISME pour le montage de la passerelle. Auparavant, le matériel a été transporté par hélicoptère dans cette zone fortement encaissée.

Des girolles (pas assez pour l'omelette)









Nous voilà de retour à LAPLEAU après 10 km et 365 m de dénivelé positif, nous avons longé la Luzège, fait un aller-retour pour voir de plus près le viaduc des Rochers-Noirs interdit à tout passage pour cause de travaux et passé par les villages de Vasséjoux et Puyméjoux. En arrivant, c'est la douche pour tout le monde avant un copieux dîner mais surtout une bonne pousse d'épine "Château du Breuil" mise en bouteille dans les caves de Persac.....




Les hommes au fourneau : aiguillettes de poulet avec le far de Christiane et Dominique

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Jeudi 9 MAI : le beau temps continue à nous tenir compagnie, c'est inespéré. Nous partons du petit village de l'Echamel, tout près de Laval-sur-Luzège pour une première boucle de 12 km et 361 m de dénivelé positif.





Magnifique belvédère de l'Echamel

Ce site remarquable de 7 hectares, composé de falaises, de landes primaires et de bois de pentes, offre une vue magistrale sur la vallée de la Luzège. Ces milieux typiques des gorges abritent de nombreuses espèces dont rapaces tels que le Faucon pèlerin, le Milan royal et le rare Aigle botté (photo internet). Le point de vue est la propriété du Conservatoire des Espaces Naturels du Limousin.

Faucon Pèlerin
Milan Royal
Aigle botté









83 ans, ce pur corrézien ne pense pas à la retraite, loin des rythmes effrénés



La Dame Blanche


La légende de la Dame Blanche : un soir au village de l'Herbeil, Margueritou aperçoit la Dame Blanche en bordure du bois. Elle va conter sa vision au jeune Simon Mérillou, qui rit et dit pour se moquer : "la dame blanche, pauvre fille ! c'est ma fiancée depuis un mois !". Le lendemain, alors que Simon part à la pêche, il rencontre Reine, l'élue de son cœur. Celle-ci est triste, depuis un certain soir d'automne où sa sœur jumelle a disparu. Simon, pour lui faire plaisir, lui promet de lui ramener une belle anguille pour son dîner. Alors qu'il s'apprête à attraper le poisson, un bruit le distrait. La Dame Blanche apparaît... "Je suis ta fiancée, tu l'a dit, malheur à qui prendra ton cœur, malheur à ta reine ! Viens demain à Lissiartou, on se fiancera sous la lune". Simon, effrayé, raconte son aventure à Reine. Tous deux se rendent le lendemain au rendez-vous, mais la Dame Blanche ne vient pas... Le temps passe, les fiançailles se préparent, Un soir, au détour d'un chemin, la Dame Blanche apparaît devant eux puis disparaît fièrement... De retour chez elle, Reine décide d'aller seule à la rencontre de la Dame Blanche et se dirige vers le Roffy... L'orage gronde, Simon part à sa poursuite mais aura juste le temps de voir dans un éclair sa fiancée au bord du rocher et la Dame Blanche au-dessus de la rivière, lui tendant la main... Il ramènera ensuite les deux corps sans vie des deux sœurs jumelles, puis il bâtit une chapelle pour abriter ses reines en souvenir de son amour. Depuis les soirs d'orages, les Dames Blanches rôdent parfois sur les berges de la Dordogne.



Quelques girolles...

... qui pointent leur chapeau














Les corps fatigués reprennent des forces
Salade de quinoa/maïs/thon/tomates/gruyère - fromage - crème ou riz au lait


C'est reparti pour une deuxième boucle de 10 km et 225 m de dénivelé positif, ça compte .....

Notre garde-barrière












Au belvédère du Roc Grand

Un point de vue qui surplombe le ruisseau de la Sombre à sa confluence avec la retenue du barrage du Chastang pour offrir un panorama exceptionnel sur les Gorges de la Dordogne.
Falaises et rochers environnants offrent le gîte pour deux oiseaux habitués de ces milieux rupestres, le Faucon pèlerin et le Grand corbeau.



La Chapelle de l'Herbeil

Nous rentrons dans le joli petit village de l'Herbeil : vieux murs, maisons anciennes, chapelle... cet ensemble harmonieux créent le charme de ce hameau. La chapelle, très sobre, date du XIème siècle, elle est dédiée à St Simon (autrefois St Sigismond). Elle était jadis placée sous le fief et la juridiction de Turenne (Basse Corrèze). Elle est construite en bloc de pierres sèches, mélange de granite et de schiste. Elle a subi diverses réparations : raccords de maçonnerie effectués avec des matériaux de réparation (pierres taillées d'encadrement). La partie récente est dans un style plus rustique. Le porche d'entrée, très sobre, est orné d'un arc de décharge : le poids du mur est réparti sur les montants verticaux de l'entrée. La toiture a été restaurée en lauzes. Le joli clocheton abrite une cloche de 1837. La charpente est d'époque, elle a été conçue pour supporter le poids élevé de la toiture de lauzes.
A l'intérieur, une statue de bois, style naïf, est censée représenter St Simon. Devant le chœur, le dallage est en galets de rivière.   L'Herbeil appartint aux Roger-Beaufort de Turenne de 1369 à 1390, puis à Antoine Lanteuille, sieur de l'Herbeil en 1538.



La fontaine St Simon : St Simon fut roi de Bourgogne, martyrisé en 526. Ses reliques furent données à l'abbaye d'Aurillac, dans le Cantal. A 100 m de la chapelle, on s'y rend par un petit chemin (ci-dessous) toujours empierré et serpentant dans les aubépines. Cette fontaine ne gèle jamais et prend sa source dans le village même. La légende rapporte qu'autrefois, on allait en procession immerger les reliques du Saint afin de faire pleuvoir.






Et comme le beau temps et la chaleur nous ont accablés, il fallait bien un petit remontant...


Nous avons bouclé une journée de 22 km et 584 m de dénivelé positif et tout le monde se prépare pour un bon dîner.





Ce soir, entre l'entrée, le fromage et le dessert
 ce sera saucisses/mogettes



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Vendredi 10 MAI : nous avons pris un abonnement avec le soleil ! Ce matin, départ du petit village de Vent-Haut pour une boucle de 11 km et 205 m de dénivelé positif.







A l'affût des rapaces !

et d'autres à l'affût des orchidées




















Inespéré ce pique-nique, quand on pense au temps détraqué que nous connaissons depuis longtemps ! et les assiettes se remplissent : salade de pâtes/dés de jambon/cubes de pommes/tomates-cerises et des pommes, bananes, oranges sans scoubidou....


Trop fatigués ?

Mais il est temps de se réveiller pour aller admirer cette magnifique vue du belvédère de Gratte-Bruyère...

Au belvédère de Gratte-Bruyère

Au confluent de la Dordogne et de la Sumène, et sur la retenue du barrage de l'Aigle construit entre 1935 et 1945, le belvédère de Gratte-Bruyère, reconnu de tous les ornithologues du Limousin et même d'ailleurs, apparaît comme un site naturel remarquable tant par la diversité que par le nombre d'oiseaux que l'on peut y observer. Surplombant magistralement les Gorges de ces deux rivières, Gratte-Bruyère est le point d'observation idéal pour la découverte de l'avifaune, reflet privilégié des espèces corréziennes et en particulier des rapaces diurnes, tels faucon pèlerin, aigle botté, circaète Jean-le-Blanc, bondrée apivore, milan royal, milan noir, buse... Mais on peut également y observer des rapaces nocturnes. Ainsi, l'impressionnant grand duc y chante régulièrement les soirs d'hiver.

Milan royal sculpté

Ce milan royal, réalisé en fer forgé et martelé, s'est posé le vendredi à Juillet 2021 au Belvédère de Gratte-Bruyère, aidé par son sculpteur Dominique Serre, enfant de la commune de Sérandon. Scellé sur un rocher, il a déjà conquit l'attention et le cœur des touristes présents sur le site.






Ici, dans les gorges de la Dordogne, terre de refus et de refuge, des réfractaires au service du travail obligatoire en Allemagne nazie, puis des maquisards, se sont cachés en 1943-1944 pour combattre l'occupant et ont participé à la libération de la Haute-Corrèze en août 1944. Ils n'ont jamais été surpris par l'ennemi grâce au patriotisme de la population.







Le rocher Louis XVI

Le rocher Louis XVI trône seul face à la Dordogne. Cette étrangeté géologique vaut le détour même si son appellation peut laisser le visiteur face à son imagination pour tenter de découvrir l'origine de son nom. Et oui, ce magnifique rocher serait censé rappeler la tête du roi de France. De quoi montrer à tous que la nature peut parfois jouer avec l'histoire de l'humanité.





Mais il manquera des kilomètres et des dénivelés à la fin du séjour, alors c'est reparti pour une boucle de 6 km et 153 m de dénivelé positif au départ du Lac de Soursac...

L'église de Soursac
Le puits

L'église, restaurée en 1993, a été reconstruite de 1868 à 1872 dans un style néo-roman. Elle a remplacé une église beaucoup plus ancienne probablement incendiée. Le clocher de style gothique remonte au Moyen-Age. Avant d'être un édifice de culte, il servit de tour de guet dans ce pays de champs de landes et de bruyères de l'époque. Les anglais en particulier l'utilisèrent pendant la guerre de Cent Ans (1346 - 1453) lorsqu'ils occupèrent à plusieurs reprises la région. Avant la restauration de 1993, on distinguait l'emprise des portes de bois de la galerie qui couronnait le haut de l'édifice. 

Le puits, certainement très ancien, alimentait la population et les animaux. Son eau, réputée très ferrugineuse était en principe impropre à la consommation.






Nous allons remonter le temps pour connaître le quotidien de FIRMIN.....ce qu'on ne savait pas, c'est qu'il avait un petit lopin de terre en Corrèze !
"C'est un nouveau jour qui se lève sur le bourg de Soursac. Nouveau pour les habitants, excepté peut-être Firmin... Il se réveille à la même heure, avec toujours cette douleur à la main qui lui rappelle sans cesse son ancien travail de tailleur de pierres. Aujourd'hui, ce travail est fini pour Firmin qui peut se consacrer à lui et à sa parcelle de terre hors du village, plus bas au bord de la Gorge. Alors, comme à son habitude matinale, il se lève et, après avoir mangé un morceau, descend avec Pâquerette, sa vache, sur sa petite propriété. Ils ont ensemble un bon quart d'heure de marche avant d'y arriver. Mais, lorsqu'ils arrivent, tous les soucis du monde disparaissent et ce n'est que du bonheur. Il fait boire Pâquerette à la serbe (réserve d'eau) puis la laisse pacager dans le pré. Ensuite, il descend ouvrir la cabane d'où sortent les trois chèvres qui vont aussitôt à la rencontre de la vache. Enfin, Firmin peut s'occuper de son jardin. L'heure du repas approchant, il descend un peu plus bas sur le rocher de la Buse. De là, il a une vue imprenable sur ce magnifique paysage que sont les Gorges avec le Viaduc. C'est là qu'il déjeune paisiblement. L'après-midi, c'est encore au jardin qu'il va donner son temps. Mais ce n'est que vers 17 heures que le plus drôle se passe de temps à autre. En effet, les jeunes écoliers du village viennent rendre visite à son cerisier : ne dit-on pas que ce sont les meilleures cerises de toute la Gorge de la Luzège, en tout cas les plus précoces... ou bien, ils viennent découvrir le fantastique spectacle du passage du Tacot sur le Viaduc, dans son grondement caractéristique, et son entrée dans le tunnel suivie de sa remontée. La voie passe juste au-dessous du jardin de Firmin ! Alors, comme le mécanicien salue d'un coup de sifflet, Firmin et les enfants, ravis du spectacle, que les chèvres s'affolent... Firmin est heureux et apprécie de tels moments de convivialité, cela, juste avant de remonter avec Pâquerette à Soursac... et il se couchera tôt, après un bon repas chaud (document Asttre)."



Le chemin de Firmin est en réalité le premier chemin qui reliait Soursac à Lapleau, bien avant les routes et les ponts actuels sur la Luzège. Il se poursuit directement vers le lieu-dit "Les Borderies" où les piles de l'ancienne passerelle subsiste encore (à sauvegarder). Alors que les clochers ne sont distants que de 3,300 km, c'était le chemin le plus direct : par la route environ 9 km.

Firmin nous avait laissé un kilo de rouge, on n'a pas trouvé la pousse d'épine

Et Germaine qui boulite !

La parcelle de Firmin : ce terrain, très en pente, face à la gorge et au viaduc, permet de découvrir le site de Roche-Taillade pour les habitants de Soursac. Autrefois, elle était entourée de landes, de pacages,.. aujourd'hui, propriété de l'Association ASTTRE, acquise en 2006, elle a dû être déboisée pour la retrouver. Les bénévoles s'activent pour lui redonner la présentation qui était la sienne avec les aménagements correspondant à sa nouvelle vie.

La station "Chez Firmin"







Murielle et Max, les gentils propriétaires du Domaine, n'ont pas hésité à venir 
goûter les apéritifs Appellation d'Origine de la Vienne (et de l'Indre)


Et pour le dîner, on a mis tous les restes de la veille et de l'avant-veille avec les œufs des poules de Bernard pour faire l'omelette (j'ai failli écrire avec les œufs de Bernard....).

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Samedi 11 MAI : belle rando de 15 km et près de 380 m de dénivelé positif avec la traversée du plateau Soursacois à travers champs, bosquets et villages jusqu'aux Gorges de la Luzège ... Descente au milieu de la forêt par un chemin rocailleux avec deux magnifiques points de vue sur le Viaduc des Rochers Noirs et la Presqu'île de Frétigne. Après le Pont Rouge, remontée sportive et traversée de ka forêt de sapins de Sialve. Retour par les pistes en surplomb de vallons, avec au loin vue sur la vallée de la Dordogne et les monts du Cantal...









Les Monts du Cantal

Un petit talus pour le pique-nique



A la recherche de la Cascade du Saut Sali avec 3 km et 217 m de dénivelé positif en plus...

A proximité de la vallée de la Dordogne, les cascades du Saut Sali (qui signifie saut jaillissant) forment l'un des sites naturels les plus remarquables du Limousin dans un secteur particulièrement pittoresque marqué par des gorges profondes et boisées, des falaises, des pics rocheux et des chutes d'eau. Affluent rive droite de la Dordogne, le ruisseau du Pont Aubert prend sa source à près de 600 m d'altitude et se jette dans la Dordogne en aval du barrage de l'Aigle à 260m d'altitude après un parcours d'une quinzaine de kilomètres. En amont du site, ce n'est qu'un filet d'eau qui serpente dans une large vallée à peine encaissée, l'essentiel de la pente se localisant sur les trois derniers kilomètres du parcours. En aval du moulin du Puy Long, le ruisseau s'engage dans des gorges profondes de plus de 170m et dont les flancs, entièrement boisés de feuillus, laissent apparaître par endroits des falaises rocheuses (gneiss) hautes d'une centaine de mètres, certaines prenant l'allure de pics rocheux. Le secteur le plus impressionnant de la vallée se situe à l'ouest du Breuil : de véritables falaises rocheuses d'une centaine de mètres de haut barrent sur 500m de longueur les rives et le lit du cours d'eau. Le ruisseau descend ces falaises par une succession de paliers qui créent autant de cascades de hauteurs diverses. La plus impressionnante est située au sortir de cette barrière rocheuse : les eaux chutent brusquement en deux gerbes le long d'une paroi haute d'une trentaine de mètres. Ce saut constitue une véritable trouée de lumière dans la masse sombre des boisements.











Il reste des bouteilles d'apéro...

Murielle nous prépare.....
... la TRUFFADE












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Dimanche 12 MAI : ce sera la dernière journée d'un super week-end Corrézien, dans ce paisible Domaine du Lac de Soursac. Le mauvais temps nous rattrape ce matin mais il faut tenir le programme que Patrick nous a concocté. Nous partons de Spontour pour 12 km et 375 m de dénivelé positif.







On réussit malgré tout à s'asseoir sans se mouiller les fesses





Les quasimodos sont de sortie






Pour Jean-Claude

Ce petit chat roux abandonné il y a quelques mois
 s'appellera "Soursac" - il a fait le voyage jusqu'à Persac

Dernier repas avant notre retour


Merci à Murielle pour nous avoir mis la salle de restaurant à disposition
et pour l'accueil qui nous a été réservé


A suivre, les photos du stagiaire.....






















2 commentaires:

  1. Je l’ai guetté ce blog qui allait me relater le séjour en Corrèze, comme si j’y étais. Merci Bibiche pour cette transmission, ces commentaires et ces magnifiques photos qui me font vivre ces moments particuliers de connection avec les escarp'haims. Plein de belles choses nous attendent encore...à bientôt les copains.

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    1. Josiane, le but était de te faire voyager avec nous - merci pour ton message

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