Quelle chance d'avoir échappé au mauvais temps ! un bel après-midi, entre deux journées à ne pas mettre un chien dehors. Le stagiaire nous promène aujourd'hui autour de Morthemer sur presque 14 kilomètres.
Mais il ne fait pas un froid de canard |
Tout le monde se presse pour la pause "4 heures" Merci à Jeannine pour le gâteau noix/chocolat et à Sylvie pour les pains aux raisins |
Eglise et ancien presbytère de Salles |
Un peu d'histoire sur cette petite église : Salles de seli ou saal d'origine germanique signifiant "chambre, château" évoque un lieu de pouvoir. L'église médiévale romane de Salles (XIème et XIIème siècles) est placée sous le vocable de Saint-Martin. Elle avait le titre paroissial de prieuré-cure Saint-Martin qui dépendait de l'abbaye d'Airvault (au nord de Parthenay). Le curé de la paroisse résidait donc à Salles dans le logis se trouvant toujours à droite de l'église au grand portail gris. De fait, l'église Saint-Hilaire de Toulon (Salle-en-Toulon de nos jours) bien plus imposante de nos jours, n'était en fait qu'une annexe ne possédant ni ciboire, ni ornements sacerdotaux. Cette situation de fait déplaisait fortement aux habitants de Toulon dont l'animosité serait justement à l'origine de la réduction de taille de l'église St Martin de Salles.
L'histoire commence en 1756 lorsque le vieux curé Pierre Andrault décide, après en avoir avisé l'évêque de Poitiers, de fermer l'église St Hilaire de Toulon et de n'exercer son office que dans l'église St Martin de Salles. "Quoi" ? se disent les habitants de Toulon... "jeter un interdit sur notre humble église sans même être prévenus !". Indignés et à juste titre, ils décident, avec l'aide de Messire Jean François Antoine de la Haye Monbault, seigneur baron de Morthemer, d'interjeter appel pour abus en la cour du Parlement de Paris. En 1763, toujours pas de décision. Le curé célèbre désormais les messes sans respecter ni horaire, ni calendrier, n'est jamais là quand on a besoin de lui à Toulon pour les décès ou les baptêmes ! Vous imaginez les conséquences par exemple pour les enterrements. De plus, les enfants du catéchisme sont employés par le curé pour bêcher ses vignes, voiturer des pierres, etc....
Tout est dit devant le notaire Barbot de Morthemer ! Ouf ! le 5 Avril 1768, le prieur-curé Andrault a le bon goût de rendre son âme à Dieu. Tout va rentrer dans l'ordre avec le nouveau curé André Voyer, ou à peu près. En effet, il reprend dans son registre le titre de curé de St Martin de Salles et de St Hilaire de Toulon, son annexe. Mais la rancune est tenace puisque, selon une tradition orale, pendant la Révolution (mai 1789-novembre 1799), les habitants de Toulon (de nos jours Salles-en-Toulon) ont incendié la nef de l'église de Salles par réaction contre l'ex-curé qui les obligea à venir aux offices à Salles. Des abords de la route jusqu'au portail actuel, se trouvait donc l'entrée de l'église d'origine et sa nef. Quand vous marchez sur la pelouse, vous êtes donc déjà entré dans l'église romane antérieure !
Le fronton actuel et son clocheton ont été construits sans doute dans la 1ère partie du 19ème siècle en murant le chœur côté nef, ce qui fait dire à ceux qui ignorent ce drame qu'il ne s'agit que d'une "chapelle". L'originalité de cette église réside désormais en son chœur dont l'autel et la balustrade sont restés dans leur jus, l'autel resté accolé au mur du chevet et non pas déplacé et tourné vers les fidèles comme édicté par les directives des suites du Concile Vatican II (après 1965).
Photo issue du site de Valdivienne |
Chapelle funéraire de la famille De Soubeyran |
Ce monument a été conçu par Emile Boesswillvald (1815-1896) un des plus grands architectes de son temps, élève de Viollet-le-Duc. Le Baron de Soubeyran lui confia la restauration du château de Morthemer et la réalisation de ce mausolée. Les plans de cet édifice, datés de 1885, sont conservés aux archives départementales de la Vienne.
Il est temps de rentrer, la nuit tombe |
Le stagiaire essaie de récupérer ses points....
Grosse tour cylindrique contenant un pigeonnier. La tour est en petit appareil de maçonnerie soignée. Elle servait également à la défense du site (château de La Donalière) car elle conserve deux embrasures rondes utiles pour le tir de flanquement à l'est et au nord pour de petites armes à feu.
En effet, quelle belle journée pour marcher, à comparer avec la veille ou le lendemain ! Avec la tempête d hier les petits Escarp haimsois se seraient envolés 🤣
RépondreSupprimerIncroyable , cette histoire de ce qu on prenait pour une petite chapelle...merci pour les recherches Bibiche. L histoire est riche de rebondissements et d anecdotes.
Encore beaucoup de convivialité sur cette journée, et le suspens est toujours haletant : le stagiaire récupérera t-il ses points ??
Et oui Jeannine, nous nous serions retrouvés projetés dans les champs de maïs, ou ensevelis sous les branches d'arbres en traversant les bois. Pas facile de retrouver l'histoire de la tour cylindrique ! une petite erreur (corrigée) sur les pains aux raisins de Sylvie (qui garde toujours sa recette secrète !) et non pas Brigitte (mais quelle ressemblance). Quant au stagiaire, il y met du sien mais le manque de soleil ne le stimule pas du tout..... à suivre ?
Supprimer