mercredi 27 novembre 2024

Rando civalienne ou civausienne....

A Civaux, la centrale ne nous aura pas irradiés aujourd'hui, mais le soleil non plus ! Bref, à la pensée de déguster une brioche, pétrie avec des grosses mains, accompagnée de confiture et de café, nous irradions de bonheur.... c'est parti pour une bonne douzaine de kilomètres et un dénivelé positif de 92 m.

Un vrai cygne....
... un faux cygne (ce n'est qu'une illusion)
























La chapelle Saint-Sylvain


La chapelle encore visible aujourd'hui est le vestige d'un ancien prieuré-cure qui dépendait à l'époque médiévale de l'abbaye d'Airvault (Deux-Sèvres). Les mentions les plus anciennes datent de 1232. La paroisse de Loubressac a été réunie à celle de Mazerolles au XVIIème siècle (avant 1696). A la Révolution, le prieuré a subi un incendie et est passé dans le domaine privé, tout en restant un lieu de pèlerinage. Saint-Sylvain : on voit en lui un disciple de St Martial de Limoges, qui aurait entrepris à la fin du IIIème siècle d'évangéliser les populations habitant les régions situées en Limousin et Poitou actuels. Sa vie n'est pas connue, sa mort est généralement fixée au début du IVème sicle, dans des circonstances sujettes à discussion ! Son supplice varie selon les lieux. Pour les riverains de la Vienne, il aurait été jeté dans la rivière, près de Saint-Junien. Certains récits ajoutent que le corps, lié à une poutre, ou enfermé dans un sac, a été emporté par le courant. D'après la légende, le corps fut arrêté à L'Isle-Jourdain par une pile du pont. Le corps poursuivit sont chemin jusqu'à Loubressac. Les gens du pays le chargèrent sur une charrette à bœufs pour le transporter à l'église paroissiale, mais l'attelage ne pu le déplacer. Le saint marquait sa volonté d'être inhumé sur place. On éleva sur sa tombe un sanctuaire qui devint un lieu de pèlerinage fréquenté.


La chapelle est comprise entre une grange et une habitation. L'édifice présente un plan rectangulaire de 8 m sur 4 m. La façade est percée d'une entrée surmontée d'un arc brisé couronné d'une croix grecque en bas-relief. Un campanile en pierre, percé de deux arcs en plein cintre, couronne la façade. Le chevet plat était percé d'une fenêtre gothique à remplages, formée de lancettes et de trilobes. Cette baie est encore visible à l'extérieur. Seul le chœur est voûté. L'autel accueille une statue en plâtre de Saint-Sylvain revêtu d'ornements sacerdotaux. Dans le chœur, de nombreux ex-voto rappellent les "voyages". Une peinture portant la mention "Saint-Sylvain merci, j'ai été guérie - MB 1902" serait l'œuvre de Marie Baranger (1902-2003), artiste fresquiste, initiée à l'iconographie dans les ateliers de Maurice Denis. Elle l'aurait offert en remerciement pour sa guérison du mal violet alors qu'elle était enfant.






Le pigeonnier de La Maigne avec ses 560 boulins rescapés

En bordure du village de Loubressac, en surplomb de la Vienne, ce pigeonnier a longtemps survécu dans la végétation. Le lieu est cité vers 1080 dans les archives de l'abbaye Saint-Cyprien de Poitiers. Propriété privée, devenue inutile depuis de longues années, une partie de l'édifice a dû être abattue par mesure de sécurité. Il a été légué à la commune par son propriétaire en 2011. Le chantier de restauration a été confié à la seule association d'insertion spécialisée dans ce domaine : Vienne et Moulière Solidarités. Le pigeonnier circulaire a été construit en pierre. Il s'agit d'un colombier à pied, les boulins partant du bas de la construction qui devait compter à l'origine environ 1480 boulins, même s'il n'est pas le plus grand. Ce nombre élevé est proportionnel à l'importance du domaine agricole attenant Il peut être daté du XVIème siècle. Même si l'histoire de ce pigeonnier comporte des zones d'ombre, des recherches menées par le Pays d'Art et d'Histoires du Pays Montmorillonnais attestent d'une construction remontant au XVIème siècle. 
L'orientation en biais des boulins surprend les spécialistes qui, d'ailleurs, ne trouvent pas d'explication. De même, on s'explique mal le fait que le sol du pigeonnier se situe deux mètres en-dessous du sol extérieur. En tout état de cause, sa proximité avec la piste cyclable EuroVélo 3 qui conduit du Grand Nord à St Jacques de Compostelle devrait bénéficier à sa notoriété. La municipalité comptait bien mettre en valeur ce patrimoine rural attestant d'une implantation ancienne dans le secteur.

Gilbert : il faut écouter les consignes de Josiane pour faire la vaisselle...

... Christiane va te montrer comment faire !


Le Dolmen de Loubressac : classé aux Monuments Historiques le 20 Novembre 1974

Il y a 7000 ans, une société agricole se met en place dans la vallée de la Vienne. L'Homme se sédentarise. De chasseur, pêcheur, cueilleur, il devient éleveur et agriculteur. Entre 4500 et 2500 ans avant notre ère, toute la façade atlantique se couvre d'architectures funéraires monumentales. Le dolmen de Loubressac en est une. En 1536, cet ensemble est appelé la "Pierre Pèse" et en 1619, la "Pierre Levée". La chambre funéraire mesurait à l'origine environ 4 m sur 2.50 m. Il conserve cinq piliers en calcaire et un pilier en granite. La dalle de couverture est aujourd'hui en deux morceaux. Le couloir d'accès au sépulcre était orienté vers le soleil levant. En 1839, il servait d'abri pour les moutons. Les fouilles de E. Tartarin en 1885 ont permis de mettre au jour des restes d'os humains (adultes et enfants), des offrandes (tessons de poteries grossières) et un petit tranchet en silex. Il ne reste aujourd'hui que la structure intérieure du monument funéraire, le tertre qui le recouvrait et formait le tumulus a complètement disparu. Une vieille légende raconte que cette "pierre levée" serait l'œuvre de la Sainte Vierge qui, passant par là, piqua en terre ses huit fuseaux et posa dessus une pierre plate qu'elle portait sur la tête. 



Ah la bonne brioche pour un petit "4 heures"

Et la confiture, c'est moins sec !




Reviens vite, Anne, tu risques de passer à côté







Agréable rencontre

La place de Gomelange (ville jumelée avec Civaux)

Un ensemble de vestiges classés au titre des Monuments Historiques. De 1960 à 2023, la place de Gomelange a fait l'objet de plusieurs campagnes de fouilles archéologiques. Les différents vestiges découverts depuis les années 1960 ont été enfouis dans le but d'assurer leur conservation. Les principaux éléments archéologiques (murs, sarcophages, silos) sont matérialisés par des pierres de couleur sur le socle, facilitant leur compréhension.


Le sanctuaire romain : avec la romanisation, un sanctuaire de grande dimension s'implante ici
Un important sanctuaire s'élevait sur la place, vaste quadrilatère de 45 m de longueur sur 20 m de largeur, il comportait au moins un temple, à plan centré, appelé fanum. La partie nord du sanctuaire a été découverte en 1961. Le mur sud du sanctuaire n'a été mis au jour qu'en 1988, lors des travaux de construction de la Mairie. L'existence d'un autre temple sous la nef de l'église apparait probable, les premières églises étant parfois des temples christianisés. Les observations archéologiques effectuées entre 2011 et 2017 ont révélé une construction et des modifications qui se sont échelonnées entre le Ier et le IVème siècle. Une partie du péribole du sanctuaire est encore conservé dans le chœur de l'église : deux pans de murs en petit appareil où alternent tuiles et pierres. Un chapiteau de colonne provenant du sanctuaire est encore visible sur le parvis de l'église.

Des plates-tombes

Ces blocs massifs sont des plates-tombes destinées à marquer l'emplacement d'une sépulture au sein d'un cimetière ou à l'intérieur d'une église. Elles sont généralement datées entre le XIème ou le XVIIème siècle et peuvent présenter des décors et des inscriptions.


CIVAUX et la nécropole mérovingienne : la légende...
Une légende, très ancienne, raconte qu'après la bataille qui vit la victoire des Francs de Clovis sur les Wisigoths d'Alaric 1er, et qui aurait eu lieu à Civaux, une pluie de sarcophages s'abat sur le site pour accueillir les dépouilles des guerriers Francs au combat. Cette légende a longtemps alimenté l'imaginaire local....



L'originalité de la nécropole réside dans sa clôture (90 mètres de côté), entièrement constituée de couvercles de sarcophages mérovingiens fichés en terre tels des menhirs. De plus, à l'intérieur, plusieurs centaines de sarcophages sont encore visibles, certains encore en place, tout particulièrement dans la partie nord-est, près de la chapelle. La majorité des sarcophages est d'époque mérovingienne (entre 500 et 750 après J.C.). De forme trapézoïdale, la plupart sont ornés de trois traverses, décor caractéristique du Poitou à cette époque. Certains couvercles sont ornés de symboles chrétiens, croix, tridents, ancre ou possèdent une inscription indiquant le nom du défunt. Des dessins du XVIIIème siècle montrent que la nécropole était alors bien plus vaste. Elle s'étendait vers le nord et l'est, l'enclos actuel ne couvrant qu'un quart de la superficie de l'ancienne nécropole. On estime que le cimetière contenait entre 7000 et 10000 tombes. Les sarcophages ont été prélevés au fil du temps comme matériaux de construction (dallage, pierres) ou comme auges et abreuvoirs. Les terrains ainsi libérés ont ensuite été cultivés. Construite à la fin du XIVème siècle, la chapelle s'élevait au centre de la nécropole alors plus vaste. Au pied du chevet sont visibles les fondations d'une abside plus ancienne d'époque romane. Des fouilles réalisées à l'intérieur en 1961 ont permis la découverte de monnaies des XIIIème et XIVème siècles, ainsi qu'une bulle du pape Clément VII (1378-1394). Ces objets sont exposés au musée archéologique. Située à 100 mètres de l'église, la nécropole est encore le cimetière du village. Elle a été classée Monument Historique le 3 août 1923.








Y'aura pas de séquelles.....

Jeannine, je te donne de l'occupation pour faire traîner ton petit déjeuner.......

5 commentaires:

  1. Effectivement, que d informations dans ce résumé de cette demie journée à Civaux ! J ai toujours été nulle en histoire ( mon cerveau ne retient pas les infos historiques) mais j aime bien , sur le moment, découvrir les rebondissements historiques . C est intéressant, mais je ne saurai pas répondre à une interro écrite 🤣 dans qlqs jours.
    Merci de participer à notre culture, ce qui est complémentaire avec les belles randos , celle de Civaux n y faisant pas exception.

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    1. Je te rassure Jeannine, il n'y aura aucune interrogation orale ou écrite. L'histoire n'était pas ma matière préférée, je préférais de loin ce qu'on appelait les "Sciences Naturelles". Ce qui fait que j'en apprends tous les jours....

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  2. Gilbert a presque fait aussi fort que la Vierge Marie... il a perdu sa casquette devant le dolmen de Loubressac et l'a retrouvé sur la tête de Christiane 5 kilomètres plus loin !
    Cette nécropole Mérovingienne est un bel endroit avec tous ces magnifiques arbres et sa clôture réalisée en couvercles de sarcophage qui seraient tombés du ciel...

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    1. Alors Gilbert va peut-être finir par marcher sur l'eau !!! Quant à la Nécropole Mérovingienne où je n'étais jamais allée, je l'ai trouvée fascinante ainsi que ce curieux enclos.

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  3. C est vrai que je n ai rien vu de semblable ailleurs. Merci à Patrick pour cette belle découverte

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