dimanche 16 septembre 2018

Sur le circuit des Mégalithes

Depuis le temps que Mimi voulait nous emmener sur cet étrange circuit des Mégalithes au départ de Ceinturat, nous avons enfin choisi une de ces belles journées d'arrière-saison pour nous rendre dans cette magnifique région limousine. Et nous voilà partis pour une petite douzaine de kilomètres à la découverte de belles et bien curieuses pierres, toutes aussi étonnantes les unes que les autres.....

Celle-là, nous n'avons pas réussi à la soulever
Voilà Germaine et Firmin qui n'arrivent pas à dresser leur bétail


Pourtant, avec l'humeur qu'il a, les moutons devraient avoir peur

Et voilà, tout est rentré dans l'ordre : celui-là, il dresse les moutons aussi bien que ses chèvres






Ce bloc de granit porte à son sommet, des creux dans lesquels la tradition populaire voit l'empreinte d'un corps humain. Il s'agit en fait de bassins résultant de la désagrégation du granit sous l'effet de l'érosion. Ce phénomène, provoqué par l'acidité des eaux de ruissellement, est fréquent dans la région.
Si seulement  nous avions pu le sacrifier cet énergumène !
Et oui, Anne, il bouge encore





La Chapelle du Bois du Rat à Cieux


Dans la chapelle, à droite, en entrant, on observe une fente percée dans la muraille et obscurcie par la fumée des cierges allumés pour obtenir la guérison des animaux. Des poils et des plumes de bêtes malades étaient confiés à la cavité en arrière de cette fente.
Selon la tradition, les femmes stériles avaient aussi pour habitude de gratter la pierre sous la fente pour avoir un enfant.
Les gens venaient aussi en cet endroit lorsqu'ils pensaient être "pris de sortilèges". En faisant 3 fois le tour de la chapelle et de la croix, ils espéraient conjurer les mauvais sorts.



La chapelle rurale du Bois du Rat est l'une des rares églises-granges qui subsiste encore. Elle fut le siège d'un pèlerinage en l'honneur de St Jean l'évangéliste. Pourquoi le nom "Bois du Rat" ? Deux traditions :
- un rat maléfique, en relation avec le diable aurait eu son antre dans ce bois. Il fallait combattre les sorts qu'il jetait,
- "rat" serait une déformation de "l'Oran", ce qui signifie, celui qui prie du latin orare = parler. Un Saint Ermite se serait retiré dans ce bois pour vivre et prier en solitaire. La chapelle aurait été construite en souvenir de ce moine.





La Pierre Champignon à Cieux : entre la chapelle du Bois du Rat et l'étang de Fromental, un sentier orienté au Sud s'enfonce dans la forêt. Sur la gauche, à 500 m, ces deux blocs erratiques superposés forment au dessus des fougères un gigantesque cèpe. La forêt aux alentours dissimule un très grand nombre de blocs de granit de taille impressionnante et aux formes variées.




La bergère est sortie de son berceau



Le berceau de la bergère
Non loin du cèpe, cette grande pierre arrondie. Si l'on a de la chance, on peut faire basculer la pierre et la faire bouger de la façon dont on berce un bébé. Notre Jean-Yves aurait bien aimé bercer Chouchoute la bergère....







Notre prochain lieu de vacances



Les chaussettes ne se cachent toujours pas

Fifi, j'en ai ras le bol que tu donnes ma brioche aux poissons

Jean-Yves, lui, il en fait bon usage







Les Rochers des Fées : nous sommes à l'encontre de la "Roche aux Fées" et du "Pas de la Mule"  près de l'étang de Fromental. L'abri est situé entre des blocs erratiques de grande taille. Des fouilles récentes ont montré que cet abri avait connu une longue occupation préhistorique. Les vestiges recueillis et les structures découvertes attestent son utilisation depuis le Magdalénien final jusqu'à l'âge du Bronze (de 10000 à 1800 avant notre ère), d'abord comme habitant, puis comme nécropole. Au pied de l'abri, le ruisseau de Brudoux cascade au sein d'un spectaculaire éboulis granitique. On y trouvera, entre autres, un curieux rocher en forme de carpe.
Selon la légende, ce chaos impressionnant serait les ruines de l'ancien palais des fées. Au milieu des blocs, une large pierre lisse affleure le sol. On y relève des empreintes ayant donné lieu à de nombreuses interprétations. Une jeune et belle bergère, émue par un bêlement plaintif, fut attirée vers les rochers où les fées la retinrent prisonnière.
Les nymphes de l'étang envoyèrent alors à un jeune seigneur du voisinage une mule enchantée afin qu'il puisse la sauver. Puis, se glissant sous les rochers, elles soulevèrent sur l'étang une brume épaisse qui ne tarda pas à noyer complètement les environs. Grâce à ce brouillard, le cavalier put s'approcher de la captive et l'enlever sur sa mule, qui, pour s'évader du lieu maudit, fit un effort si prodigieux que son sabot resta gravé dans le roc.











Le rocher en forme de tête de carpe (et le Fifi qui lui met la langue...)




Anne est beaucoup plus sage









Grotte d'Arnac (Cieux) et Oratoire de Basse-Forêt : chaos naturel aménagé en grotte avec une table d'autel pour célébrer la messe. Dans une niche, une statue de Notre-Dame. Ces énormes blocs granitiques forment une grotte qui servit d'abri sous roche au Néolithique (entre 5000 et 2000 ans avant J.C.). En 1946, des fouilles mirent à jour une vingtaine d'éclats de silex ou de jaspe, quelques fragments de poterie à pâte noirâtre et des morceaux d'ocre rouge (réf. : bulletin de la société archéologique et historique du Limousin -1947-)
Ce monument fut dédié à la Vierge le 29 mai 1889. Au début du 20ème siècle, la famille Labarde était propriétaire de la chapelle du Bois du Rat. A la suite d'une discorde avec le curé de Cieux, Monsieur Labarde interdit au représentant de l'église de célébrer la messe dans la chapelle. Pour que les offices qui avaient lieu là se poursuivent, on aménagea alors la grotte qui existe dans les rochers proches de la Basse-Forêt.










La Pierre à Cupules d'Arnac (Cieux) inscrite comme Monument Historique : il s'agit d'un menhir de 3.20 m de longueur qui présente une centaine de cupules et de signes gravés (croix). Ce monolithe, redressé en 1985, se trouve à droite de l'entrée du village d'Arnac. Selon la légende, les cavités conservaient l'eau toute l'année. Si par hasard l'eau s'asséchait, une poudre miraculeuse pour la santé des animaux et des gens se formait. Aussi, lorsque la sécheresse était grande, les villageois retournaient la pierre afin de faire tomber la pluie.









Le Menhir du Pic à Javerdat : classé monument historique, c'est le plus grand menhir du département. Au-dessus du sol, il mesure 5.10 m et il est enterré de 2 m. Sa masse est d'environ 20 tonnes. Etait-ce une sépulture, un indicateur de sépulture, une stèle commémorative ou une représentation pour un culte phallique ou solaire ? Seules des hypothèses sont avancées. Une seule certitude : pour déplacer cet énorme bloc, il fallut au moins deux cents hommes. Une certaine légende dit qu'il aurait été planté par des fileuses. Celles-ci, armées de leur quenouille et se tenant la main, venaient en faire le tour en dansant. Une autre légende dit que la Sainte Vierge promenait son divin Fils en filant sa quenouille et que l'enfant jouait avec les petits anges. Un papillon ayant attiré leur attention, ils s'éloignèrent. Marie, alarmée, ne voyant pas revenir son Fils, piqua en terre sa quenouille et se mit à sa recherche. Puis l'ayant retrouvé, elle regagna directement sa demeure, laissant sa quenouille dans la bruyère. Une sorcière de la Basse-Forêt, qui parcourait le pays à la recherche de plantes nécessaires à sa magie, aperçut, une nuit, la quenouille oubliée. Lorsqu'elle voulut la saisir, le béton devint lumineux, puis se changea en une immense pierre. Dieu n'avait pas voulu qu'une main impie touchât un objet ayant appartenu à sa mère.
D'après la tradition populaire, si on veut se marier dans l'année, il suffit de lancer une pièce sur la corniche située à mi-hauteur, la première fois qu'on la voit. Si elle se maintient, ce vœu sera exaucé. On dit aussi que les femmes qui ne peuvent pas avoir d'enfants peuvent jeter une pièce sur cette même corniche. Si la pièce retombe sur une partie de leur corps, elles seront enceintes.....
Près du carrefour de la route de Cieux, dans un chemin de terre carrossable, ce menhir se trouve dans un petit bois à l'angle de deux chemins. Ce monolithe était depuis longtemps couché à terre et brisé. Comme d'autres mégalithes, il a été redressé en 1985 par la Circonscription des Antiquités Préhistoriques.



Et maintenant, un grand moment de bonheur près de cet étang que nous avons squatté.....












Fifi en pleine crise de nerfs


La Roche branlante de Boscartus (Cieux) : la "Roche" ou "Pierre Branlante" de Boscartus se dresse dans un site sauvage, à une distance à peu près égale de Boscartus et de Lavaud. Son accès est clairement indiqué (chemin à droite avant d'arriver à Boscartus). Cet énorme bloc de granit dont le poids est estimé à 120 tonnes ne repose que par quelques points de contact sur une autre roche surélevée. Elle est inclinée du Nord au Sud et oscille vers l'Ouest. Les Anciens disent que cette pierre servait autrefois de tribunal. Si un accusé, favorisé par le hasard, trouvait l'endroit favorable permettant de l'ébranler, il était reconnu innocent.





Ce sont les journées du patrimoine, alors un petit détour par Mortemart....
Protégé depuis 1965, le village de Mortemart est le seul village de la Haute-Vienne porteur du label "Les plus beaux villages de France".

L'église des Augustins avec son clocher penché



Le porche de l'Ancien Couvent des Carmes (XIVème siècle) : le Cardinal Gauvain, natif de Mortemart, fit construire 3 couvents : un couvent de religieux de l'Ordre des Carmes, un couvent de moines Augustins et une Chartreuse dont il ne reste aucune trace. Ce porche monumental était l'entrée principale de l'ancien couvent des Carmes. A gauche de ce porche, un bâtiment qui faisait office d'hôpital.



Les bureaux de la Sénéchaussée, d'où son nom de maison du Sénéchal, date du début du XVIème siècle. Avec ses fenêtres barreaudées, le bâtiment a conservé la même hauteur à travers les siècles, les agrandissements ayant été faits en épaisseur par l'arrière. La tour centrale abrite un bel escalier droit en pierre (granit). La construction était symétrique, de part de d'autre de la tour. L'édifice a été mutilé vers 1850 au moment du percement de la route allant de Bellac à Saint-Junien.
L'église paroissiale Saint-Hilaire, qui était en ruines depuis la fin du XVIIème siècle au milieu de l'actuelle route, a été également détruite. Au début du XXème siècle, on pouvait reconnaître dans le parc de la Sénéchaussée le portail en ogive de l'église.
L'intérieur conserve des plafonds à la française. La grange-étable est restée en bon état. La maison du Sénéchal et sa grange sont inscrits au titre des Monuments Historiques par arrêté du 6 Mai 1996. Elle est la propriété d'une personne privée. 





Edifice rustique, typiquement limousin, la halle (XVIIIème siècle), construite en matériaux du pays, possède douze piliers qui supportent une belle charpente à quatre pans. Elle est simplement posée sur le sol d'un côté et sur un mur de l'autre. Elle rappelle le florissant passé commercial du lieu, des foires mensuelles ayant été instaurées en 1681 et un marché hebdomadaire en 1730. Les outrages du temps l'ayant fragilisée, elle a été entièrement démontée et restaurée en 2013.




Le château des Ducs de Mortemart (Xème et XIème siècle) : édifié en 995 par Abon Drut, Seigneur de Mortemart, il est le berceau de l'illustre famille, dont Françoise Athenais, Marquise de Montespan et favorite de Louis XIV, l'un des membres les plus connus. On remarque les belles fenêtres à meneaux du XVème siècle. Initialement entouré d'eau, il fut démantelé, sous Louis XIII, par ordre de Richelieu et le second étage des tours et du bâtiment principal disparut. L'édifice a été racheté à la fin du XIXème siècle par la famille de Mortemart à laquelle il appartient toujours.





L'Eglise Saint-Hilaire (XIV - XV et XVIème siècle) : ancienne chapelle du Couvent des Augustins, devenue église paroissiale au XVIIIème siècle, cet édifice date du XIVème siècle. A remarquer, le clocher à bulbe édifié sur le parloir du collège au XVIIIème siècle. Parmi les nombreux décors que renferme cette église, les stalles du XVème siècle en chêne et leurs miséricordes sculptées, le lutrin et le retable du XVIIème siècle et la riche statuaire.










Et pour terminer notre visite, passage devant les deux chambres de sûreté au rez-de-chaussée du Couvent des Carmes. Rassurez-vous, je n'y suis pas restée, c'est dommage.....






J'ai oublié, merci à Mimi et JBB pour avoir été repérer ce circuit avant de nous y conduire.