mercredi 27 mars 2024

Dans les plaines venteuses Haimsoises

Au départ de Foussac, un grand bol d'air allait nous tenir en éveil ce matin. C'est dans les grandes plaines venteuses haimsoises que Jean-Yves nous a promenés, avec quelques passages boisés et abrités. Ce vent a certainement du ouvrir l'appétit à certains d'entre vous, à voir toute cette exposition de victuailles apportées pour fêter ses 80 ans....















C'est pas bien de "bouliter"

Un tout petit aperçu de ce repas d'anniversaire

Merci pour ton invitation Jean-Yves

Délicieux ces œufs-mimosa

Le stagiaire....




dimanche 24 mars 2024

En pays Saint-Léginaud

Notre rando d'aujourd'hui : sur le chemin de César au monastère Grandmontain, 26 km au départ de Saint-Léger-Magnazeix, en Haute-Vienne. Cette commune fait aussi partie du canton de Magnac-Laval, d'où son nom de Magnazeix. C'est sur cette commune que nous trouverons et visiterons le Prieuré des Bronzeaux, dernier monastère Grandmontain en Limousin...








Tu ne vois pas Marc qu'il voulait manger ses croquants tout seul !












L'inspection du panneau photovoltaïque

L'oiseau a-t-il ouvert sa cage ?






La pause déjeuner

Ce heurtoir de porte me plaisait bien







Non Philippe, impossible de dompter Jean-Luc à la baguette !




En visite au Prieuré des Bronzeaux

L'histoire : ancien monastère ou "celle" de l'ordre de Grandmont fondé vers 1172 par les seigneurs de Magnac. L'église fut consacrée à St Marc l'Evangéliste. En 1295, le monastère des Bronzeaux comptait 5 clercs. En 1317, le pape Jean XXII unit les Bronzeaux à l'abbaye chef d'ordre de Grandmont et devint un simple bénéfice. L'église resta néanmoins desservie par quelques frères. De 1561 à 1594, la celle des Bronzeaux fut administrée par François de Neuville, abbé commendataire de Grandmont qui réalisa des aménagements dans les bâtiments pour y résider. 
A partir du XVIIème siècle, le monastère fut transformé en siège d'exploitation agricole entraînant une destruction du cloître et d'importants réaménagements des locaux monastiques. A la Révolution, les bâtiments et les terres des Bronzeaux furent vendus comme Biens Nationaux et en 1793 les pierres de l'église furent réutilisées pour la construction de maisons.
Jusqu'à la fin du XXème siècle, une ferme occupa les Bronzeaux. Abandonnés depuis une dizaine d'années, les bâtiments étaient dans un état de délabrement avancé, lorsqu'ils furent rachetés à la SAFER en mai 1998 par la Société Civile Immobilière des Bronzeaux, créée pour la circonstance par des membres du Groupe d'Etudes et de Recherches sur les Grandmontains (G.E.R.E.G.) et constituée pour sauver de la ruine le seul témoignage architectural de Grandmont en Limousin. Le site est classé Monument Historique depuis 1999.



Jean-Luc est parti voir si les barriques sont pleines !

Le repas des frères grandmontains : la Règle de Grandmont fixait très exactement le nombre, l'heure et la consistance des repas selon le calendrier monastique :
- de Pâques jusqu'à l'Exaltation de la Sainte Croix (14 septembre), les frères prenaient deux repas par jour : l'un après sexte (vers 11h30), l'autre après Vêpres (17h00),
- de l'Exaltation de la Sainte Croix jusqu'à Pâques, le jeûne d'un repas était imposé sauf les dimanches et le 25 décembre, jour de la Nativité,
Cet unique repas était servi aux frères après none (vers 14h30) jusqu'au Carême. Pendant le Carême et jusqu'à Pâques, ce repas était servi après Vêpres.
La consistance des repas était la suivante : 
- de la fête de la Toussaint (1er Novembre) jusqu'à la Nativité et de la Septuagésime (70 jours après Pâques), les frères ne recevaient que de la nourriture composée de pain, d'eau et de soupe de légumes tels que des graines (pois, fèves), des racines (navets, carottes, rutabagas, scorsonères, radis) ou de feuilles (choux, salades)?
- les autres jours, les frères pouvaient manger des œufs, du fromage et du poisson, mais le Coutumier précisait que "de ces trois mets, on en servira que deux". Par contre, la Règle imposait aux frères de Grandmont une abstinence perpétuelle de viandes et de graisses aussi bien d'oiseaux que de quadrupèdes. La Règle rappelait qu'aucun frère ne pourra demander une nourriture spéciale.

Le Coutumier de Grandmont précisait que les frères : "ne mêleront ou ne feront mêler à leur boisson aucun piment, aucune herbe ni aucun condiment" et que "l'on ne servira à aucun frère du vin pur, de nature à lui faire tort". Les repas appelés "frairies" (repas de plaisir entre frères) étaient interdits aux Grandmontains ! Quant à la boisson que buvait les frères, elle était composée surtout d'eau. Les frères prenaient leurs repas sans vis-à-vis et en silence, écoutant la lecture d'un passage de l'Evangile. Ils ne communiquaient entre eux que par signes par exemple pour demander le sel ou le pichet d'eau à leurs voisins de table. 
Ainsi, le Coutumier ordonnait que "les frères doivent se garder de regarder autour d'eux à table" en rappelant ce précepte évangélique "Veillez à ce que vos cœurs ne s'appesantissent pas dans la gloutonnerie et l'ivresse !"

Devons-nous en prendre note ???


Le réfectoire : salle utilisée par les frères grandmontains (clercs et convers) pour prendre leurs deux repas journaliers. Ils étaient assis sur une banquette de pierre (disparue) qui était adossée au mur nord devant une table dressée sur tréteaux. Prenant chacun leur plat en terre cuite dans la niche aménagée dans le mur ouest de la salle, chaque frère le présentait sur le solin du passe-plat qui communiquait avec la cuisine afin que le frère cuisinier puisse y mettre les aliments. Le mur sud était percé de 8 fenêtres à larges embrasures intérieures. Sans doute dans l'angle sud-est, se tenait la chaire du frère lecteur qui lisait l'Evangile en latin pendant les repas. Les frères pénétraient dans le réfectoire par une porte ogivale donnant sur la galerie sud du cloître, face au lavabo où ils se lavaient les mains. La cheminée, installée sur le mur est datée du XVIème siècle. Son manteau, qui a été enlevé pour être placé comme devant d'autel, dans l'église de St Léger Magnazeix, comporte des armoiries sculptées des Neuville, dont Jacques, seigneur des Filieures, fut administrateur des Bronzeaux (il était le frère de François de Neuville, devenu Abbé commendataire de Grandmont en 1561).


De plan carré (16m x 16m), le cloître des Bronzeaux a disparu lors des aménagements comme siège d'exploitation agricole. Toutefois, il en subsiste assez d'éléments (troncs de colonne, chapiteaux et piliers d'angles) pour en reconstituer l'architecture. Les fouilles archéologiques ont mis en évidence les fondations des murs bahuts limitant les quatre galeries du cloître. Entre deux piliers d'angle, des colonnettes géminées couronnées chacune d'un chapiteau, supportaient des arcades de pierre sur lesquelles reposaient une charpente de bois. Celle-ci s'appuyait contre les murs gouttereaux sur des "corbeaux" de pierre encore visibles sur la façade sud de l'église. Le cloître (claustrum : clôture) était en effet le centre de la vie monastique. Le cloître étant le symbole du Paradis, ses quatre galeries couvertes symbolisent les quatre fleuves sortant du Jardin d'Eden ouvert sur le ciel. Ces galeries permettaient surtout aux frères de circuler à l'abri des intempéries pour se rendre à l'église ou dans les différents bâtiments conventuels. Pour se déplacer, il était d'usage que les frères longent les murs, seul le "correcteur" avait le privilège de marcher au milieu de la galerie. Le silence était de rigueur dans le cloître.










Le dortoir

Le dortoir : installé sur la quasi-totalité de l'étage du bâtiment est, le grand dortoir (6 x 25 mètres) accueillait les clercs et les convers. Les frères y accédaient à partir de la galerie est du cloître par un escalier de pierre. Le dortoir était éclairé à l'est par 12 ou 13 étroites fenêtres à large embrasure intérieure dont certaines ont disparu ou ont été intégrées dans une ouverture du XVIIème siècle. Il n'y a pas ici d'oratoire de nuit contre l'église contrairement à la plupart des autres dortoirs grandmontains. Les frères dormaient tout habillé, sur une simple paillasse.








Rappelez-vous, seul Jean-Yves a emprunté un autre chemin sur lequel nous n'avons pas voulu nous risquer ! j'ai trouvé une information concernant ce chemin "Attention : après le point 10 du topo-guide et jusqu'au village de Lascoux, le chemin est actuellement impraticable suite aux intempéries météorologiques (chemin inondé et arbre en travers). Et bien c'est trop tard et c'est mieux comme ça, on a trouvé une autre solution : on adore les barbelés.

Pour info, la personne qui nous a fait visiter le Prieuré a fait part de notre passage à un de ses amis randonneur. Cette personne m'a contactée ce matin (29 mars) pour savoir quel circuit nous avons emprunté et si nous avons rencontré des embûches. Les élus sont au courant du chemin inondé et des arbres en travers depuis un moment mais rien ne bouge.....








L'église St Léger

Le clocher octogonal classé de l'église paroissiale Saint-Léger (église romane du XIIIème siècle), restauré vers 1988, est couvert en bardeaux de châtaignier. Son portail de type limousin offre une belle corniche soutenue par des modillons représentant des masques.



La chapelle nord possède ce petit beffroi servant de sacristie




Le stagiaire....