dimanche 28 juin 2020

A Chéronnac, source de la Charente....

Il fallait se lever aux aurores ce dimanche matin pour accompagner Patrick et nos amies caïocaines en direction de Chéronnac, intégrée au parc naturel régional Périgord-Limousin, localité où le fleuve Charente prend sa source, dans l'emprise du cratère de la météorite de Rochechouart.

Germaine n'a pas "boulité" derrière les carreaux


















Le site de Peyrassoulat est classé zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique, grâce à 3 platanes hybrides d'Occident et un platane d'Orient, et 4 ifs dont les branches forment une voûte végétale remarquable.Un des platanes est classé avec 40 m d'envergure et 6 m de circonférence.

La propriété est celle d'une ancienne forge, dont l'activité a cessé en 1920. Elle fournissait de l'acier à la marine de Ruelle en Charente.
Les vestiges de ces ruines émergent au coeur d'une végétation abondante, nourrie par la rivière "La Tardoire" qui coule en contrebas. C'est dans ce qui était autrefois un jardin qu'ont été plantés platanes et ifs il y aurait environ 400 ans. Oubliés, ils ont pris leurs aises et se sont étalés pour le plus grand bonheur du visiteur et forment un magnifique théâtre végétal.










L'osmonde royale

L'osmonde royale est la plus grande fougère aux frondes majestueuses de couleur verte et brun doré. Vivace caduque des milieux humides et acides, elle peut atteindre 2 mètres de haut.


















Le château de Lavauguyon est un château français situé sur la commune de Maisonnais-sur-Tardoire. C'était une forteresse imposante érigée au Moyen-Age, son emprise au sol donne une idée de sa grandeur passée : un château prêt à parer les attaques, bâti sur un site stratégique.
L'intérieur du château se composait de deux vastes corps de bâtiments, à gauche se trouvaient des salles d'habitation, à droite, une chapelle de style gothique fambloyant. Le donjon carré à voûte gothique, à nervures prismatiques avait un pendentif central. Aux ailes, les courtines portaient des galeries intérieures reliant les tours d'angles aux autres bâtiments.
Des fossés larges et profonds, que l'on pouvait vider et remplir à volonté, entourent la forteresse. Il est situé sur des passages extrêmement importants, de chemins gallo-romains, à la limite du Poitou et du Limousin et avait un rôle militaire important à jouer contre les envahisseurs remontant le long des rivières, sachant que le château est au coeur de trois bassins versants.
Au XIIème siècle, le château appartenait à la famille de Malessac, originaire du Poitou. Mis à sac par les mercenaires de Richard Coeur de Lion, il est reconstruit au XIVème siècle. Il évolue encore pendant la Renaissance, jusqu'à la Révolution. Puis, c'est l'abandon : ses pierres sont revendues pour d'autres constructions. Il fut dévasté et pillé sous la Révolution et peu à peu, l'édifice perd sa majesté.
Des passionnés décident de racheter ce qu'il en reste en 2009 pour 15 000 euros. Créée en 2005, l'Association des Amis du château de Lavauguyon oeuvre pour la sauvegarde de l'édifice.








Le menhir de Raverlat

Le menhir de Raverlat n'est peut-être pas d'époque néolithique et on ignore si son emplacement actuel est son emplacement primitif.
Il a été taillé dans un morceau d'impactite composant la météorite de Rochechouart. Certains pensent qu'il a été taillé à l'époque de l'âge de Bronze.

Le polissoir de Raverlat composé de quartz et porte à sa surface plusieurs belles rainures

Petite séance de récupération après le pique-nique









Au IXème siècle, sur une motte castrale, était édifiée une chapelle qui fut remplacée par l'édification d'une église au XIème siècle. Elle fut ensuite fortifiée jusqu'au XVIIème siècle. Le clocher fut ainsi transformé en hourd (1). En 1649, Monsieur de Pompadour, Lieutenant du Roi en Limousin, ordonna la destruction des fortifications afin de punir le Seigneur de Chéronnac, l'un des héros de la Fronde. Sur la porte de l'église, se trouve un très joli verrou ouvragé daté du XIIIème siècle. L'édifice abrite également une peinture murale du XVème siècle, représentant une litre funéraire (2), aux armes de Monsieur de Rouziers, seigneur de Chéronnac.

(1) Un hourd est au Moyen-Age un échafaudage solide, fait de planches en encorbeillement au sommet d'une tour ou d'une muraille. Ce dispositif de défense active se caractérise par une très faible ouverture horizontale et une assez faible saillie, avant de devenir une maçonnerie grossière à partir du XVIème siècle, nommée communément "hourdage" et dont dérive le terme "hourdis".

(2) Une litre funéraire ou litre seigneuriale ou litre funèbre ou encore ceinture funèbre ou ceinture de deuil était, sous l'Ancien Régime, une bande noire posée à l'intérieur et parfois même à l'extérieur d'une église pour honorer un défunt.




Verrou ouvragé daté du XIIIème siècle


La source de La Charente

La Charente, fleuve de 360 km, prend sa source à Chéronnac, à 315 m d'altitude et à une centaine de mètres du bourg. C'est le 5ème fleuve de France par sa longueur, après la Seine, La Loire, La Garonne et le Rhône. Prenant sa source en Haute-Vienne, elle se dirige vers le Nord, en traversant la commune deVideix. Son parcours en Haute-Vienne est d'une dizaine de kilomètres. Elle traverse ensuite le département auquel elle a donné son nom. Elle est contrariée dans son cours par le barrage de Lavaud. Elle continue sa route vers Civray dans le département de la Vienne, puis bifurque vers le Sud. 
A Mansle, elle reçoit les eaux de la Bonnieure et de la Tardoire. Elle se dirige vers Angoulême où les eaux de la Touvre viennent la grossir. Elle continue paisiblement son cours en serpentant au milieu des vignobles du Cognaçais, traverse la Saintonge, rejoint Rochefort et se jette dans l'Océan Atlantique à Port des Barques. 
Son cours est navigable jusqu'à Montiganc-Charente. De nombreuses villes nées du commerce et du négoce du vin, se sont créées sur ses berges : Angoulême, Jarnac, Cognac, Saintes, Rochefort.....
Elle a donné son nom à 2 départements : la Charente et la Charente-Maritime. 
François 1er, né à Cognac, disait de la Charente qu'elle était "le plus beau ruisseau de mon royaume de France".