mercredi 29 juin 2022

Compreignac et ses pierres de légendes....

Aujourd'hui, c'est le 29 Juin, nous n'irons pas à la foire des Hérolles, notre programme est établi déjà depuis plusieurs semaines et nous partirons à Compreignac en Haute-Vienne, sur le circuit des pierres à légende pour une vingtaine de kilomètres. Compreignac était autrefois une importante place commerciale, ainsi qu'en témoigne son nom "compreor" signifiant "acheter". Au Moyen-Age, la ville était ceinte de remparts, défendue par le château des Cars. Depuis Henri IV, il s'y tenait des foires et Compreignac passait pour une des plus importantes du département pour les moutons. Les barres métalliques qui subsistent le long de l'église servaient à attacher le bétail. 




Le rocher de La Tortue

La légende du rocher de La Tortue : "Tortue, que fais-tu là dans ce coin de province, as-tu échoué là pour l'amour d'un beau prince ? quel sorcier, quelle fée ont fait que tu es là, transformée en rocher ? Tortue, que fais-tu donc, es-tu tombée du ciel en lâchant le bâton ? La fable serait réelle, tu viens bien de ces îles lointaines : Galapagos ! Ni troc, ni même deal, t'es pas là pour négoce ! la légende se perd au creux de tes écailles. Tu n'avances plus guère, ta carapace baille mais tu es toujours là, continuant le défi lancé au lièvre le roi, champion dans le pays. La tête vers l'avant, tu montres le chemin à nous, petits enfants, entonnant ton refrain : "je ne sais d'où je viens, pas plus que où je vais, mais je suis le chemin, le chemin je le sais...




La Roche aux Fées
Abri préhistorique, roche légendaire puisque des fées y avaient élu domicile.
Elles étaient d'excellentes pâtissières, spécialistes des crêpes,
la légende en atteste...

La légende de La Roche aux Fées : il y a bien longtemps, un brave homme rentrait chez lui. Il avait travaillé toute la journée et regagnait le bourg à la tombée de la nuit. Comme il passait près de La Roche aux Fées, il sentit comme une bonne odeur de crêpes. Mut par la curiosité, il s'approcha du grand rocher et oh ! surprise, il vit 3 fées en train de faire des crêpes. "Un homme" s'écria l'une d'elle en l'apercevant. "C'est un pauvre journalier qui a travaillé tard aux champs" dit la 2ème et l'apostropha. La troisième lui demanda tout de go "veux-tu une crêpe". L'homme s'approcha tout intimidé mais il salua bien poliment en enlevant son bonnet. Il prit la crêpe qu'on lui tendait dans une assiette en or et la mangea. Mon dieu, il n'avait jamais rien manger d'aussi bon. Il en reprit une autre, puis une autre, et une autre encore. Le bonheur se lisait dans les yeux, dans les sourires des 3 fées qui semblaient vraiment étonnées par l'entrain et la voracité du campagnard. Quand l'homme jura qu'il n'avait plus faim, la fée qui paraissait la plus âgée lui dit doucement "Attends un instant, je reviens". Elle partit on ne sait où mais quand elle réapparut, elle portait un sac de toile. "Tiens" dit-elle, c'est pour toi mais tu dois être patient et ne l'ouvrir que dans ta maison. L'homme reprit sa route et se demanda s'il n'avait pas rêvé. Mais il y avait ce sac, qu'y avait-il dedans. Plusieurs fois, il eut bien envie de l'ouvrir mais il savait qu'il ne fait pas bon de désobéir aux fées. Une fois de retour chez lui, il raconta son aventure à sa femme qui s'imagina qu'il avait tout inventé. Alors il posa le sac sur la table et l'ouvrit avec précaution. Il ne contenait qu'une simple gerbe de blé mais oh ! merveille, chacun de ses grains était en or.






Le Cœur du Géant

La légende du Cœur du Géant : le géant Granguibol, natif de Normandie, était un grand voyageur. Il pouvait marcher pendant des heures sans s'arrêter mais quand la fatigue le prenait, il devait sur le champ se reposer. C'est ainsi que ce jour-là, traversant le Limousin, il s'arrêta sur un rocher entre Massauvin, le Mas Sauvé et La Vauzelle, la petit vallée. Quand il se réveilla, après une bonne sieste, il aperçut, dans la prairie en contrebas, une bergère tellement belle, qu'il en tomba immédiatement amoureux. Il l'interpela mais la jeune femme, terrorisée, s'enfuit aussi vite que l'éclair. Ganguiibol se frotta les yeux, il sortait de son sommeil, il se demanda s'il ne venait pas de rêver. Néanmoins, il attendit jusqu'à la tombée de la nuit le retour de sa belle. Il attendit même pendant plusieurs jours mais la belle bergère ne revenait toujours pas. Le malheureux était désespéré, il attendit encore mais au bout d'une vingtaine de jours, réduit au plus profond désespoir, le géant mourut de chagrin. On dit que son cœur, immensément grand, est resté accroché au rocher et s'est desséché.
Ce gigantesque rocher est le témoin de cet amour hors norme. La forme de ce cœur est parfaitement imprimée dans la roche. On raconte également que, quand le géant s'écroula mortellement sur le rocher, plusieurs éléments de son anatomie se détachèrent de son corps et roulèrent alentour. Certaines parties se pétrifièrent presque instantanément. On peut voir en particulier son cerveau et une énorme molaire qui ont dévalé, selon la légende, sur près de 400 mètres en direction de la petite vallée où habitait la fameuse bergère. D'autres parties, également transformées en pierre, jonchent ça et là le paysage alentour.

Le Bout de Lune
Selon une légende, ce paysage "lunaire" serait le fruit d'une tractation. La sorcière de Puiladit
aurait échangé, il y a des millions d'années, un bout de terre contre un bout de lune sur lequel
l'homme ou la femme peuvent marcher sans être dans la lune. 

Notre petite pause-café dans la forêt limousine

Le Gros Rocher Barbu
C'est l'histoire d'un jardinier natif de Prassigout qui, déçu de ses mauvaises récoltes
se mit à planter des cailloux, et l'un d'entre eux se mit véritablement à pousser, tant
qu'il devint énorme. Certains pensent même que certains jours, il pousserait encore !

La tête de singe
Cette "sculpture" naturelle, œuvre d'un primate affirme la légende, a traversé
les temps. Le site, lui aussi, a beaucoup évolué, surtout au cours des dernières décennies,
et le petit ruisseau de Champetout continue son chemin, mais il nous confie parfois, 
qu'il regrette les paysages d'antan.

La légende de la tête de singe : en ce temps-là, la terre était très belle, luxuriante. Le climat était bien différent de ce qu'il est aujourd'hui. Les hommes n'étaient pas encore nés mais les animaux eux, étaient bien de ce monde. Notre petit coin de planète, au Nord de notre actuel limousin, était peuplé d'une faune très riche avec de nombreux singes, des chimpanzés, des gorilles, des ouistitis, des bonobos, des gibbons et surtout des orangs-outans. Ils habitaient là, cultivaient la terre, cueillaient des fruits, admiraient le paysage, couraient, se promenaient de monts en vallées, de ruisseaux en forêts. De nombreux singes étaient aussi artistes (peintres, musiciens, acteurs). Celui qui nous intéresse était sculpteur et une de ses œuvres a miraculeusement passé les siècles sans trop de malheur, même si elle a connu quelques petits heurts. Elle est encore de nos jours une sculpture exceptionnelle. 
C'est une tête de singe, sans doute d'orang-outan, grandeur maxi. Elle est exposée aux rayons du soleil, aux gouttes de la pluie tous les jours et même les nuits, à moins d'une lieue (unité de mesure ancienne équivalente à environ 4 km) de Compreignac. Quel destin d'avoir ainsi passé tous ces siècles sans être totalement dénaturée. L'art a des accents d'éternité, une beauté durable qui doit nous porter à réfléchir et à admirer. Cette histoire n'est peut-être qu'une légende mais les légendes sont des œuvres artistiques qui doivent nous porter à réfléchir et parfois à admirer.





La légende du Chêne et du Rocher : depuis qu'il vint au monde, il voulut le toucher. En ce matin d'automne, son vœu fut exaucé. Amoureux de la pierre, le gland fut transporté par des vents bienfaisants au pied de son rocher. Et cet amour si fort entre lui et le roc fit, qu'au printemps prochain, la pierre était en cloque. Un petit bébé chêne naquit de cet union puisant dans le rocher un tel amour-fusion. Le chêne et le rocher soudés, entremêlés contemplent la nature sans cesser de s'aimer. Ils regardent la lune quand elle est en croissant et ils rêvent qu'un jour, ils mêleront leur sang.




La légende de La Roche de La Muette : une bergère, d'un village voisin du rocher, peut-être Domart ou bien Prassigout, venait très régulièrement s'asseoir sur cette roche très accueillante pour se reposer et surveiller son troupeau qui paissait tout autour. Quelle que soit la saison, que le vent souffle fort, que la neige soit encore présente dans les endroits les plus froids, que la chaleur du mois de juillet soit insupportable où même que l'orage gronde au loin, elle venait avec ses moutons, son sourire éternel, son gros bâton de houx, son fidèle chien et elle s'asseyait sur le chao rocheux. Elle paraissait heureuse mais cette brave et belle jeune fille ne parlait jamais. Elle était muette d'où le nom qui fut donné à cette roche.
Le Pas de La Mule : un moine de passage, dans notre contrée, fut pris d'une violente soif. L'été était torride, il n'y avait nul point d'eau et le coin était aride. Alors, sa brave mule, qui avait soif elle aussi frappa très énergiquement d'un coup de sabot le rocher sur lequel ils étaient arrêtés et une source jaillit. Le coup de sabot fut si fort qu'il s'incrusta dans le rocher à cet endroit.

Il faut grimper sur ce rocher pour voir la pierre masquée, un superbe masque de loup

Le Masque
La légende atteste, qu'en ces lieux, sur la lande, les loups se réunissaient jadis
jusqu'au jour où ils furent chassés de ce coin enchanté.


La Pierre Mystère
Ce fouillis rocheux semble nous indiquer quelque chose, mais quoi ?
"cette pierre mystère, elle ne veut pas parler". Elle fut aussi appelée, à tort, rocher de
la tortue, car la vraie tortue de Compreignac est ailleurs;

La légende de la Pierre Mystère : cette pierre est mystère, elle ne veut pas parler, elle ne veut pas donner sa pièce d'identité. 
- Qui es-tu, vaste roche ?
- Qui es-tu, belle pierre ?
- Mais oui, tu m'a souri, je ne suis pas peu fier. Est-ce que tu m'aimerais, bizarre rocher de pierre. Est-ce que tu me dirais les secrets de la terre ?
- Mais oui, je t'ai souri, belle inconnue de pierre, est-ce que je deviens fou ? Non, j'aime le mystère...

Les 3 Patates
La légende dit que le lutin des marais transforma 3 vaillantes pommes de terre,
revenues et estropiées de la guerre en 3 gros rochers, pour qu'on se
souvienne de toute l'absurdité de toutes les guerres.





Un peu de nostalgie ! "Le chemin du facteur"
Remontons 89 ou 100 ans en arrière : en ce temps là, pas de téléphone portable, pas d'internet, pas de Facebook ou autres Twitter, les échanges se faisaient par écrit, grâce à la poste. Et le facteur était le messager des bonnes et des moins bonnes nouvelles. Pas de voiture non plus, et c'est à pied ou à vélo que le facteur allait de village en village. Ernest Rivassou allait donc de Montégut à Beausoleil par un chemin qui serpentait entre les prés et les terres (peu de forêt à cette époque). Il faisait le chemin chaque jour, en particulier pour porter le journal, principalement l'Echo du Centre, le plus lu dans ces villages de montagne. Mais il était aussi le livreur des petites courses et des médicaments que lui demandaient les habitants. Les lettres, il les écrivait aussi parfois, car bien des paysans, surtout les plus âgés, ne savaient pas bien écrire.
Pendant la dernière guerre, il maintenait le lien entre les maquisards et leurs familles en plaçant les lettres dans un endroit convenu, sous un rocher par exemple. Le célèbre Georges Guingouin en a profité puisque sa mère était à l'époque institutrice à Compreignac. Connaissant le terrain par cœur, il savait aussi où trouver des champignons et en faisait des petits tas pour venir les récupérer plus tard. Et parfois, d'autres passaient avant lui comme cette brave dame qui lui a fait un petit signe de la main et disant "trop tard" en montant dans l'autocar à Népoulas. Alors, lorsque vous prendrez le chemin du facteur, ayez une pensée pour Ernest Rivassou, sans doute le dernier de ces facteurs ruraux à Compreignac. (Bulletin Municipal de Compreignac 2021) 

Les pilleurs de cerise arrivent un peu tard





L'église St Martin de Tours du XIIème siècle : classée au titre des Monuments Historiques depuis 1910, c'est l'une des plus importantes églises fortifiées de Haute-Vienne. Détruite en 1371, elle fut agrandie et fortifiée au début du XVème siècle. avec mâchicoulis, meurtrières, trous pour couleuvrine, salle-refuge et puits. A l'intérieur, statue en bois d'une Vierge à l'enfant du XVIIème siècle, trésor avec châsse et relique de Sainte Ursule et Sainte Radegonde et clé de voûte de la chapelle de Montégut. La maison curiale de style renaissance, jouxtant l'église a accueilli le roi Henri IV lors de sa visite en 1605.


A Compreignac, passait le "trami". C'est ainsi que les Hauts-Viennois surnommaient leur tramway à traction électrique. De 1908 à 1949, les 4 lignes (346 km) exploitées par la Compagnie des Chemins de Fer Départementaux de la Haute-Vienne, ont constitué le plus grand réseau ferré électrifié de France. La station de tramway du Pont de la Breuilhe repose désormais sous les eaux du lac de St Pardoux. A Montimbert, un arrêt est encore visible. En 1912, Limoges/Compreignac (23 km) se faisait en 1 h 06.

Merci à Patrick pour la vidéo qu'il m'a transmise et qui m'ont permis de vous raconter certaines légendes.



mercredi 15 juin 2022

Nouaillé Maupertuis avec Fifi...

Nouvelle destination aujourd'hui, Fifi vous attire pour une sortie matinale sur Nouaillé Maupertuis. J'ai cru comprendre qu'il commençait à faire chaud dans la Vienne. Apparemment, le réveil a sonné un peu plus tôt que d'habitude, et à voir les chapeaux, le soleil devait certainement cogner....

A voir vos têtes, vous n'êtes pas très tranquilles sur la destination

Je sens Gilbert très soucieux

L'Abbaye St Junien

Elle occupe le fond plat de la vallée du Miosson, à l'intérieur d'un ancien méandre abandonné. De l'importante fondation bénédictine, il subsiste à l'heure actuelle, un ensemble encore important de bâtiments. Ces derniers entourent la vaste église romane transformée à plusieurs reprises au cours des ans. Pendant longtemps, le lieu ne fut occupé que par un petit monastère dépendant de l'abbaye de St Hilaire de Poitiers. L'église abbatiale pris plusieurs noms : Notre Dame St Hilaire puis, depuis les transferts des restes de St Junien, en 830, elle prit ce dernier nom.



La pause-café

















Des flèches dans tous les sens ??



Jean-Yves, pas trop de chocolat ?






Et le pique-nique.....