samedi 4 janvier 2020

Et pour changer, une rando urbaine.....

Pour la 23ème année, le Club des Cyclotouristes Poitevins a organisé sa grande randonnée en mettant à l'honneur le grand événement d'art contemporain "Traversées/Kimsooja". Départ au Parc des Expositions de POITIERS pour plus de 3 000 randonneurs......



La Pierre-Levée : cette grande dalle brisée soutenue par 3 piliers correspond aux vestiges néolithiques d'un ancien dolmen, monument mégalithique servant de chambre funéraire. Au fil des siècles, la Pierre-Levée est devenue un point de repère et un objet de curiosité pour les voyageurs, avant d'être classée au titre des Monuments Historiques en 1862. 
Dans son ouvrage "Pantagruel" écrit en 1532, François Rabelais nous conte la façon dont le géant érige ce monument : "Pantagruel vint à Poitiers pour étudier et un jour prit une grosse roche et la mit sur quatre piliers au milieu d'un champ afin que les écoliers passent leur temps à monter sur la pierre et là à banqueter à force flacons, jambons et pâtés". 


Le Clain et sa brume hivernale


Sur les hauts du Parking Rivaud



Au parc de Blossac



Les Vamps de passage à Poitiers


L'Eglise Saint-Hilaire-Le-Grand






Pavillon central du collège Henri IV du 17ème siècle
La construction du pavillon central du collège des jésuites - aujourd'hui collège Henri IV - date de 1654. L'étagement du décor sculpté (palmes, guirlandes, volutes, blasons), les effets de surface et de profondeur, le lanternon qui couronne le tout, participent à la majesté de l'édifice. Les portraits sculptés de Henri IV et de Louis XIV furent ajouté au XIXème siècle.
Fondateurs de l'établissement, les jésuites restèrent à Poitiers jusqu'en 1762, date à laquelle l'ordre fut expulsé de France. Ils jouèrent un rôle important dans la propagation des idées de la Contre-Réforme ou réforme catholique. Rétablie en 1814, la Compagnie de Jésus fait construire, en 1857, un nouveau lieu d'enseignement à Poitiers, le collège Saint-Joseph.


La chapelle Saint-Louis du collège Henri IV, communément appelée Chapelle Henri IV, est une chapelle construite entre 1608 et 1613 à Poitiers par l'ordre des Jésuites. Elle est rattachée au collège formé par ces mêmes religieux après leur arrivée dans la ville en 1604.



Née en 1957 à Daegu (Corée du Sud), Kimsooja vit et travaille à New-York (Etats-Unis) et à Séoul (Corée du Sud). 
La chapelle Saint-Louis accueille une projection de la performance Cities on the Move. Assise au sommet d'un camion empli de baluchons de nomades, les bottari, Kimsooja traverse les rues de Vitry à Paris, reliant ainsi différents lieux liés à la question de l'accueil des réfugiés en France. Voyager sans bouger, se fondre dans la foule, agir par l'immobilité ou le transport de tissus devenus anonymes, autant d'états contradictoires et quotidiens de la condition humaine qui sont figurés inlassablement par Kimsooja, artiste équilibriste. Allégorie de la migration mais aussi du vivre-ensemble, cette vidéo est mise en perspective avec le camion empli de bottari utilisé lors de cette performance, placé au centre de la chapelle.
L'oeuvre Bottari - A Family convoque à nouveau ce motif qui porte en lui l'histoire d'un départ, d'un voyage ou d'une arrivée. Tel un condensé de vie, il symbolise l'éphémère mais reste pourtant le lien avec ce qu'il y a de plus sacré : la famille. Kimsooja emmène ainsi avec elle les souvenirs et la mémoire de sa propre famille dont elle a utilisé les vêtements.








La sacristie, exceptionnellement ouverte à la visite pour "Traversées/Kimsooja", invoque un hommage aux victimes de migrations contraintes et redevient un lieu de recueillement et la gardienne d'une autre mémoire, celle déployée par Kimsooja pour des personnes privées de liberté. L'oeuvre Planted names commémore la traversée tragique d'hommes et de femmes déplacés pour être réduits en esclavage. En hommage aux esclaves qui ont servi, jusqu'à leur émancipation, dans la plantation de Drayton Hall, en Caroline du Sud (Etats Unis), Kimsooja a tissé, avec du fil blanc, leur prénoms sur deux tapis noirs de 3.38 m x 1.50 m chacun. L'objet "tapis" évoque à la fois le travail, que ce soit celui du tisserand ou de l'esclave, mais représente également le corps soumis d'un esclave qui, lui aussi, peut être déplacé ou aplati.
La sacristie, adjointe à la chapelle Saint-Louis en 1664, présente un décor remarquables de boiseries sculptées.









L'hôtel de ville de Poitiers est un édifice municipal de style Second Empire. Il est situé sur la place du Maréchal Leclerc, ancienne place d'Armes.
Edifié entre 1869 et 1875, l'hôtel de ville est le point final d'un vaste projet d'urbanisation du centre-ville, entamé avec l'arrivée du train en 1851 et la construction de la préfecture entre 1864 et 1869. La décision est également prise de réaliser un large boulevard d'inspiration haussmannienne, reliant le nouvel édifice départemental à la place d'Armes. Ce nouvel axe, actuelle rue Victor Hugo, devait faire office de voie triomphale ouvrant sur le nouvel hôtel de ville. Auparavant, l'hôtel de ville était installé à l'hôtel de l'échevinage (aujourd'hui siège de la Société des Antiquaires de l'Ouest). Antoine-Gaëtan Guérinot est choisi comme architecte. Les travaux commencés en 1869, interrompus lors de la guerre de 1870, ne seront terminés qu'en 1875.
Par arrêté du 29 octobre 1975, les façades, toitures ainsi que le grand escalier sont inscrits au titre des monuments historiques.



Le Palais des Ducs d'Aquitaine




Né en 1953 à Mikasa (Japon), Tadashi Kawamata vit et travaille à Tokyo (Japon) et Paris.
Cet artiste sculpte l'architecture à partir de bois de charpente, cartons, vieux journaux ou encore cagettes usagées. Chacun de ces matériaux de récupération se transforme en module de base pour construire les volumes étonnants qui caractérisent la pratique artistique de Tadashi Kawamata, en lien avec les lieux investis. Son nid (Nest), déposé contre l'une des colonnes du Palais des Ducs d'Aquitaine, s'impose dès l'entrée de l'édifice, en un refuge temporaire qui évoque tout autant les favelas du Brésil, les logements de fortune des sans-abris que les habitations éphémères apparues au Japon, pays en proie à de multiples catastrophes écologiques.
En opposition avec l'aspect minéral du Palais, ces œuvres de bois, créées in situ, questionnent l'architecture et interrogent la notion de refuge.




Au coeur de la salle des pas perdus, l'oeuvre Archive of Mind, une table elliptique, s'offre tel un écho aux banquets qui se déroulaient dans la grande salle d'apparat d'Aliénor d'Aquitaine. Kimsooja invite le public à former des boules d'argile, créant ainsi une constellation collective. Au fur et à mesure que la sphère se façonne au creux des mains du visiteur, celui-ci entre peu à peu dans un état méditatif au rythme de l'oeuvre sonore Unfolding Sphere. Telle une galaxie, Archive of Mind révèle les relations dynamiques entre mouvement et forme, le vide et le plein, l'unité et l'infini.


Un ravitaillement, ça se mérite....


Notre-Dame-la-Grande est une église collégiale romane. Caractéristique du style roman poitevin, sa façade sculptée est un chef-d'oeuvre unanimement reconnu de l'art religieux de cette période. Les parois de l'intérieur sont peintes.




La cathédrale Saint-Pierre est une cathédrale catholique romaine. Elle est le siège de l'archidiocèse de Poitiers. En plus de son titre d'église archiépiscopale, elle a rang de basilique mineure depuis le 1er mars 1912. Moins connue que l'église Notre-Dame-la-Grande, cet immense vaisseau de pierre est pourtant le plus vaste édifice religieux de la ville et un repère visible de loin dans le paysage urbain.
Construite à l'initiative d'Aliénor d'Aquitaine et d'Henri II Plantagenêt à partir de 1160, consacrée en 1379, elle est de style gothique angevin (emploi de voûtes bombées sur plan carré) et s'apparente aux églises-halles par sa division en trois vaisseaux d'égale hauteur. La façade, cantonnée de deux tours inachevées, emprunte des éléments à la grammaire stylistique du nord de la France. L'intérieur conserve des stalles du XIIIème siècle et une collection de vitraux historiés datant des XIIe et XIIIème siècles, parmi lesquels une Crucifixion, comptant parmi les sommets de l'art du vitrail médiéval français.



La cathédrale possède des orgues qui sont parmi les plus belles et les plus célèbres de France, remontant au XVIIIème siècle, dues au facteur d'orgue parisien François-Henri Clicquot.









L'oeuvre : S.O.S. (Save Our Souls) d'Achilleas Souras (né en 2000 à Londres) est un habitacle d'urgence constitué de gilets de sauvetage. Achilleas Souras (vit et travaille à Ithaca aux Etats-Unis), jeune étudiant en architecture investi dans l'humanitaire, a inventé ces refuges modulables à partir de gilets de sauvetage recueillis sur les plages de l'île de Lesbos, en Grèce. Ce geste artistique, à la fois simple et radical, symbolise les tragédies actuelles liées à la migration. SOS Save Our Soul est un objet à la fois attrayant et effrayant qui propose une solution pratique par le recyclage, en faisant d'une protection dans l'eau un abri sur terre. 
L'oeuvre a été dégradée dans la nuit du 21 au 22 décembre 2019. Par une décision entre la ville de Poitiers et l'artiste, l'oeuvre sera exposée en l'état jusqu'à la fin de Traversées/Kimsooja. 


L'artiste thaïlandais, Rirkrit Tiravanija (né en 1961 à Buenos Aires en Argentine, il travaille actuellement entre Berlin, New-York et Bangkok), présente dans la cour du musée Sainte-Croix son oeuvre Untitled 2018 (the infinite dimension of smallness). L'installation de bambou tire son inspiration de l'artisanat et de l'architecture asiatiques. Le labyrinthe fait référence aux échafaudages traditionnels en bambou que l'on trouve dans toute l'Asie, tandis que la maison de thé japonaise, nichée en son centre, évoque la culture de ces pays. Les visiteurs sont invités à se déplacer à la recherche de ce salon de thé, à se rencontrer et à interagir le long du chemin. Par cette oeuvre participative, Rirkrit Tiravanija brouille la frontière avec son public tout en mettant en exergue la notion d'hospitalité et propose un autre refuge, en écho avec celui proposé par Achilleas Souras. Il encourage les visiteurs à faire une pause et à ménager leur temps dans cet enchevêtrement énigmatique et poétique.





















2 commentaires:

  1. Cette 1ère randonnée organisée de l'année, est très intéressante. Elle nous permet de redécouvrir Poitiers, ville que la plupart d'entre-nous connait bien. Cette déambulation nous emmène sur les sentes en terre battue ou pavées à la recherche d'un joyau historique ou d'un joli point de vue, après avoir gravi un escalier digne du nom...Mais les paliers offraient de de jolies fresques ou d'autres angles de vue à qui savaient en profiter...Ou bien nous envahissons les boulevards ou places connus que nous pouvons détailler au rythme de nos pas...Et cette année, cerise sur le gâteau, l'exposition d'art contemporain "Traversées/Kimsooja" nous a permis d'avoir accès à très beaux lieux, comme la chapelle du Collège Henri IV... Un régal qui valait bien l'attente. Merci au le Club des Cyclotouristes Poitevins pour son organisation et son accueil de plus de 3000 personnes avec le sourire. Si bien que certaines seraient restées, comme des rapiettes au soleil, à converser avec un charmant organisateur ! Heureusement que nous les avons retrouvé pour les ramener vers leur campagne...

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    1. C'est sûr que par rapport à la petite fraîcheur du matin, ces rapiettes ou "lézards des murailles".....de forme élancée, espèce extrêmement polymorphe !!!! avec une variabilité extraordinaire de l'écaillure, appréciaient cette petite pause au soleil.

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