mercredi 10 mars 2021

A Mérigny, on a trouvé le petit homme des bois !

 Toujours aussi agréable cette rando au départ du Rocher de La Dube. 

Pour des vacances au calme





La légende du Roc Champy : c'est un endroit sinistre où le plus hardi s'exposait jadis à de mauvaises rencontres. D'un côté, les pentes abruptes du Boisd'Haut et la muraille à pic limitant l'ancien fief de Rochefroide avec un ravin désert descendant du pertuis à la Louve. De l'autre, la rivière qui frôle le pied de la colline et n'y laisse qu'un passage étroit où serpentait alors le chemin creux conduisant de Mérigny à Angles. 
Les traditions sont nombreuses d'aventures étranges arrivées là à maint passant attardé, aux alentours du Roc Champy. Sans parler de la femme, muette et encapuchonnée, qui prie au pied de la Croix Malade sur l'heure de minuit, ni des fées qui battent le linge dans la fontaine voisine de Culfroid et font retentir leur battoir aux échos d'alentours, ne courait-on pas le risque de s'y rencontrer avec le "meneux de loups" du village de Tilloux parti en expédition dans un but qu'on ignore, avec ses bêtes apprivoisées qui vous flairent dans l'ombre et vous regardent de leurs yeux de braise ? 
Personne encore n'ignore que c'est dans les mêmes lieux qu'on trouvait, quand se couchait la lune sur les coteaux de Chamousseau, la vieille sorcière de Majon avec une poule noire qui venait au Roc de la Dube converser avec le diable. 
Pourtant il fallait bien passer malgré de légitimes appréhensions puisqu'il n'existait aucun autre sentier. Le meunier de Mérigny suivait, une nuit, le chemin mal hanté quand, arrivé au pied même du Roc Champy son cheval s'arrêta d'un brusque soubresaut et refusa net d'avancer : rien de surprenant d'ailleurs puisqu'une sorte de poutre, grosse comme un corps humain, barrait le passage. 
Avec beaucoup de peine, l'homme, descendu de voiture, souleva puis rangea l'objet et, chose singulière, de molle consistance sur le bord du buisson. Mais il n'eut pas plus tôt remis le pied dans sa cariole, qu'une voix caverneuse vint frapper son oreille "va-t-en bien vite : il en est temps encore et ta bonne action te sauve la vie. Tu devais mourir noyé dans l'Anglin !"
Quand le meunier rentra chez lui, quelques instants plus tard, sa chemise était trempée de sueur et il claquait des dents. On n'a jamais pu déterminer, je crois, lequel était le plus ivre des deux : ou du marchand de farine, ou de la poutre mystérieuse du Roc Champy. (Tiré de la monographie de Mérigny de Maxime Berry).

Le petit homme des bois

Et voilà, cet adorable petit garçon qui aidait son papa à travailler dans les bois. Je lui ai promis de le faire paraître sur notre site. J'espère que son papa nous fera un petit signe dans les commentaires. Merci d'avoir accepté la photo.













La vallée de l'Anglin, aux environs de Rives, a connu une grande activité entre le VIème et le XIème siècle avec l'exploitation de nombreuses carrières de sarcophages. Un rocher, haut de 25 mètres, attire l'attention par sa forme. Une grotte s'y ouvre, l'entrée surmontée d'un écusson donne accès à une pièce de 4 mètres sur 3. De forme arrondie, agrandie par la main de l'homme, elle est meublée au fond d'une grosse dalle de pierre que supportent 2 dalles de calcaire. Sur le devant, un banc est taillé dans la pierre et plusieurs niches ont été creusées dans la paroi. De nombreuses croix gravées, des traces de peinture et de sculpture décorent le sanctuaire. Son sommet a été creusé sur 3 mètres par les carriers et il ressemble à une dent creuse, cassée sur un côté. En dessous, il existe une autre salle d'où l'on a extrait de nombreux débris de poterie. 
Trois frères et leur père vivaient là. A la mort du père, les enfants décidèrent de se séparer. Chacun d'eux, s'en remettant au hasard, jeta en l'air son outil, le point de chute indiquant la direction à prendre. Le premier, futur saint Bonnifet, envoya son outil au loin et partit s'installer au bord d'une source, près de La Puye (où se déroulent des pèlerinages contre la sécheresse). Le second, Barthomé (nom transformé en Berthommier par les habitants de Néons et Lurais, en Berthoumier par ceux de Mérigny, Barthomé par ceux d'Angles), laissa tomber son outil près de lui et s'installa sur place. On ne sait où se rendit le troisième. 
Barthomé creusa son ermitage et y vécu saintement. Après sa mort, on vint vénérer ses reliques sur place, ce qui donna lieu à un pèlerinage où l'on emportait des fragments de l'autel sur lequel le saint aurait dit la messe. Une assemblée se tenait dans la prairie, sous la grotte, dès que le prêtre eut célébré son office. Le pèlerinage fut interdit après qu'une rixe entraina la mort d'un jeune homme. Les jeunes mamans avec leur bébé venaient gratter le calcaire : cette poussière délayée dans de l'eau ou du lait soignait la colique des nourrissons et favorisait leur dentition. Elle servait aussi aux enfants pleurnichards, pour les empêcher de crier, surtout la nuit. Elles n'oubliaient pas de glisser dans les rochers des "sous" en nombre suffisant pour attirer la protection du saint. C'était le garçon meunier de Brault entretenant la grotte qui les récupérait. 
Brault dépendait de Néons. Mais après le détachement de l'entrave de Fournioux en 1812, il fut rattaché à Lurais. Aussi, les habitants de Néons voulurent récupérer les reliques de Saint Berthommier afin d'attirer dans leur bourg la foule des fidèles du "voyage annuel". Ils vinrent solennellement en procession chercher les restes du saint et les transportèrent dans leur église. Mais sans doute, le saint n'apprécia-t-il pas car le lendemain l'église de Néons était vide de ses reliques. Elles avaient réintégré leur place dans la grotte. Nouvelle procession, les fidèles pieds nus, pleins de ferveur, transférèrent les reliques. Apaisé, devant tant de dévotion, le saint se tint tranquille. Mais où sont les reliques ?


Bien à l'abri ce nid à l'intérieur de la grotte















Endroit rêvé pour une pause café













2 commentaires:

  1. Merci d'avoir publié la photo.
    Le petit homme des bois était fier de nous raconter sa séance photo.
    La famille du petit homme des bois.

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    1. Bibiche (la photographe)12 avril 2021 à 20:36

      Je suis ravie que le Petit Homme des Bois ait raconté son aventure en rentrant à la maison. Nous avons passé un très beau moment dans les bois lors de notre rencontre. J'ai adoré sa tenue de camouflage et qu'est-ce qu'il est beau ce petit garçon. Merci encore et gros bisous à ce petit homme.

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