mercredi 9 février 2022

Bonnimatoise et Bonimenteur !

C'est un sacré bonimenteur qui nous servait de guide dans la campagne bonnimatoise. Ce drôle de personnage a su convaincre et attirer la clientèle ! Le printemps pointe le bout de son nez aujourd'hui, ciel bleu, soleil et grande douceur pour une boucle de 15 km sur une partie du GRP des 3 Batailles de Poitiers en direction de la Réserve du Pinail et un retour à Bonneuil-Matours...



Belle rencontre

Notre ami Poly est revenu










Pierre meulière de la Réserve du Pinail

Notre petit quatre-heures


L'amie-bottée a mis ses escarp'haims



La première usine électrique du département de la Vienne : c'est au début du XXème siècle que la baronne de Champchevrier, châtelaine de Marieville, fait monter une roue métallique et un alternateur au moulin du bourg, créant ainsi la première usine électrique de la Vienne. Sa production se vend localement et notamment, en 1904, à la Gendarmerie. Prosper Dubois, grand-père maternel de Ferdinand Barreau, est à la fois meunier du moulin et exploitant de l'usine électrique. Il vend l'énergie aux familles du quartier artisan de Bonneuil. Le prix forfaitaire est calculé aux nombres de lampes à alimenter. Le 9 juillet 1905, la Municipalité autorise Prosper Dubois et M. Guignard (meunier et exploitant de l'usine électrique de Saint-Mars) à distribuer le courant dans tout le village en faisant passer des fils dans les rues.
De l'alternateur aux 4 turbines : depuis 1970, l'usine électrique du Moulin Barreau envoie sur le réseau E.D.F. 500 kWh qui produisent pour des lignes de moyenne tension de 20 000 volt. Trois turbines consomment 8 m³/seconde d'eau, la quatrième, plus récente, 18 m³/seconde. Au total, une quarantaine de mètres cube d'eau sont demandés à la rivière pour alimenter l'usine électrique. Il faut un très bas étiage pour arrêter l'activité qui dure pratiquement toute l'année, à raison de 15 heures par jour, en employant 7 personnes.
Voilà comment, grâce à la Vienne, et à quelques initiatives locales, Bonneuil fut très tôt en avance sur son temps. On peut préférer le doux temps des roues à celui des centrales, il n'en est pas moins vrai que le Moulin Barreau, par son authenticité, contribue à la beauté du paysage qui, n'est-il pas, invite à la poésie....






Le Moulin Barreau : le moulin du bourg est né sous le nom des "Grands Moulins". C'est celui que vous voyez dormir à quelques pas de vous au-dessus du fil le plus souvent paresseux de la Vienne. Mais non! il travaille toujours ce moulin qui répond aujourd'hui au nom sans histoire de "Moulin Barreau". Mais il ne produit plus comme jadis cette farine de blé naturel qui contenait souvent les débris de la pierre meulière, si agréables sous la dent des mangeurs de pain de campagne... Encore que le Moulin Barreau 
faisait toujours de la farine bien après l'abandon de la technique de meulage ancestrale. Vers le début du XXème siècle, les turbines métalliques ont remplacé les roues en bois et l'électricité la poudre blanche ou bise destinée au boulanger. Le meunier est devenu un petit industriel mais le moulin s'accroche à ses racines, les pieds dans l'eau. Il garde la nostalgie des saumons et des anguilles capturés dans ses vannes, de l'odeur du grain, des sacs de farine portés sur l'épaule, de son ancien chemin d'accès et de son ancienne cour, dont le niveau se situait 2 mètres sous vos pieds. 
Pourquoi "Grands", et surtout pourquoi au pluriel ? On sait que "ce moulin" était doté de 2 roues. Sur le même barrage et dans le même bâtiment, fonctionnaient 2 moulins, chacun ayant sa roue fixée sur 2 axes-moteurs distincts. Ces "deux moulins en un" avaient chacun un propriétaire différent jusqu'en 1931. Cette caractéristique pourrait bien expliquer le pluriel. Quant à "Grands", aucune piste sérieuse si ce n'est que ces moulins, apparemment bâtis après celui de Saint-Mars, parurent plus importants que leur aîné du Xème...

Les Grands Moulins : une enquête de 1809 atteste l'existence des Grands Moulins mais ne dit rien sur leurs origines. Mentionnés en 1427 dans "Le livre noir de Chatellerault" (volumineux cartulaire : ancien recueil d'actes attestant des titres et privilèges d'une communauté religieuse ou laïque), on apprends qu'ils appartenaient au Duché de Chatellerault. En 1700, leur rente rapporte à leurs propriétaires 80 boisseaux de seigle. Plus tard, leur prix de vente sera estimé en kilos de saumons pêchés.
En 1789, les Grands Moulins sont la propriété de la Marquise d'Hargicourt. Par la location au meunier Perrin en 1788, l'exploitation entre dans la famille pour plus de 200 ans. De père en fille et de mère en fils, les 2 moulins n'en sont plus qu'un et porte le nom de l'actuel propriétaire. Ferdinand Barreau et son gendre, M. Hénon, ont abandonné la production de farine pour exploiter l'usine électrique du moulin. 



Firmin cherche sa Germaine ?


2 commentaires:

  1. C'est vrai qu'il nous avait bien embobiné ce sacré Philippe pour nous faire découvrir les alentours du Pinail !!! Mais l'Amie bottée, chaussée de ses godillots, lit attentivement les panneaux, afin de vérifier les dires de notre Fifi Bonimenteur... mais il avait bien révisé ses leçons. Et nous sommes toujours restés sur les chemins... on a pas pu "frucher"

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    1. On a failli "frucher" au départ, il ne savait plus trop d'où il venait. Il voulait peut-être nous faire perdre dans le Pinail...

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