dimanche 23 janvier 2022

L'échappée belle à Pouillé

Cette balade autour de Pouillé croisent deux lignes qui eurent leur importance au cours de l'Histoire : le tracé de la voie romaine, qui permit l'installation de villa gallo-romaines dès l'Antiquité et, dans un passé plus récent, la ligne de démarcation. L'histoire débute en 1942, la France est occupée par l'armée allemande.

L'histoire du résistant Marcelin Métivier, né à Bonnes en 1913. Fils d'un couple de boulangers, il coule une enfance heureuse au milieu des pains au chocolat, des croissants au beurre et des éclairs au café. En 1932, il épouse Madeleine, la fille du boulanger de Pouillé et quelques années plus tard, il reprend la boulangerie de son beau-père. Tout le monde s'accorde à dire qu'il excelle dans son métier. Lors de la défaite de 1940, son ami d'enfance, Isidore Berton, de la Chapelle-Moulière est fusillé par les Allemands pour avoir caché des armes. Marcelin s'engage alors dans la résistance, il est chargé de faire passer des clandestins en zone libre. Il connaît la commune comme sa poche et, à la faveur des nuits sans lune, il se glisse le long de la voie romaine pour faire franchir la ligne de démarcation. Marcelin Métivier ne sera jamais pris et il aura contribué discrètement à l'esprit de la résistance sur le territoire.

Jean-Yves enfile ses bas
Ici, à Asnières, passait la ligne de démarcation


La ligne de démarcation (mémorial) : 3 h 30 du matin, vous arrivez à Asnières. Ce village est carrément coupé en deux par la ligne de démarcation. Il faut être le plus silencieux possible. Vous remarquez une maison avec une fenêtre entrouverte, au rez-de-chaussée. Vous faites signe à votre compagnon de se cacher, puis vous vous approchez. Vous toquez deux coups longs à la fenêtre, puis trois coups brefs. Vous retenez votre souffle, la porte s'ouvre, un grand gaillard paraît. Derrière vous, Emile surgit : "Baptiste ! toi aussi tu as réussi ton évasion !". Emile et Baptiste se serrent vigoureusement la pince. Vous vous inquiétez de tout le raffut qu'ils font. Soudain, un cri surgit de la grange : "Was ist das ?". Mince, les allemands ! Vite, il faut déguerpir, et en vitesse !





Vive Chauvigny

Bois-Bernard : depuis Asnières avec Emile et Baptiste, vous courez à perdre haleine jusqu'à La Loge. Personne ne vous a vus, vos deux évadés sont sains et saufs, et surtout : vous êtes en zone libre. Vous pouvez souffler dans la clairière entourée de chênes. Baptiste s'approche : "Je m'y connais en chêne, je suis du Périgord". Il se met à creuser et hop, il déterre fièrement une grosse boule noire.
"Dites donc les gars, c'est l'endroit idéal pour faire une truffière !". Soudain, des éclats de voix en allemand... vous entraînez vos compagnons jusqu'au Bois Bernard, où tout redevient calme. Emile, ravi, ouvre sa besace, sort une boite à œufs, du pain, il y a même une petite poêle ! Et tandis que 5 heures sonnent au clocher, vous dégustez tous les trois une bonne omelette à la truffe. 





La tradition perdure


A la pause-pipi, Jean-Luc prend des risques !





Un peu loin ces jolies bêtes

L'arbre de vie du Paradis

L'église Saint Martin

Dong... Dong... Ce 17 mai 1942, deux heures viennent de sonner. La nuit est profonde, pas un bruit. Blotti contre le mur Nord de l'église, vous attendez.... Au-dessus de votre tête, un bas-relief du VIème siècle représentant l'arbre de vie du Paradis, autour duquel s'enroule le serpent... Ce serpent vous fait penser aux Allemands... S'ils vous prennent, vous êtes fichu. Soudain, un bruit de pas. Quelqu'un s'approche, actionne une manivelle, de l'eau coule, il boit. C'est le signal ; il était prévu que votre contact boive au Dragor, la pompe du village. Doucement, vous appelez : "Par ici !". Un homme se présente à vous : "Je suis Emile. Je me suis évadé d'un stalag". C'est bon, c'est le gars à faire passer en zone libre. "Vite, suis-moi et en silence..."

La pompe-dragor

Et Jean-Yves qui s'exhibe...


Les photos du stagiaire :

JBB a trouvé un radiateur

La Tombe (cimetière mérovingien) : à la lumière de la lune, vous coupez à travers champs, en direction d'Asnières. Soudain, un bruit de moteur ; vous faites signe à Emile de se plaquer face contre terre. Une patrouille allemande remonte sur la route de Jardres. Bien, la voiture est passée. Vous arrivez au lieu-dit La Tombe. "Tu vois Emile, ici c'est un ancien cimetière mérovingien". Sur le sol, vous repérez une croix formée par des cailloux blancs, et vous vous mettez à creuser. Emile vous regarde de travers. "C'est pas un mort que je veux déterrer..." Après quelques minutes, vous dégagez une besace. "Ca, c'est ton repas pour demain. Maintenant, rendons-nous au point suivant pour récupérer quelque chose qui te sera bien utile au cas où ça tournerait mal."


Mouton d'Ouessant ?

Je n'ai pas trouvé l'explication de ce bas-relief

La pompe-dragor


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